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La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

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Troisième pnrtie : présentation <strong>de</strong>s résultats - Chapitre 6<br />

tsé. Ce qui est important, c'est <strong>la</strong> famille. C'est ça qui donne <strong>un</strong>e force (Camille, 23 ans,<br />

<strong>sortie</strong> <strong>de</strong>puis 3 ans).<br />

Au contraire, Céline explique qu'elle avait tellement peur <strong>de</strong> se vOIr dépendante <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>reconnaissance</strong> affective <strong>de</strong>s hommes, à l'image <strong>de</strong> sa mère, qu'elle a beaucoup <strong>de</strong> difficulté à<br />

investir <strong>de</strong>s contextes re<strong>la</strong>tionnels amoureux, imposant <strong>de</strong>s limites très strictes à son désir <strong>de</strong><br />

<strong>reconnaissance</strong> amoureuse.<br />

1 : ça veut dire quoi te tenir avec <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s bien serrées?<br />

R : c'est d'être à mon affaire, <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s choses moins frivoles<br />

1 : <strong>de</strong> prendre au sérieux tes re<strong>la</strong>tions avec les hommes?<br />

R : oui, <strong>de</strong> les prendre au sérieux, pis c'est aussi ... j'aime pas <strong>la</strong> dépendance affective. Je sais<br />

pas comment dire ça, mais je trouve ça malheureux. Sauf que bon, ça m'a créé d'autres<br />

problèmes dans le fond. De voir ma mère brailler, pis ses jalousies, pis sa façon d'avoir<br />

toujours <strong>de</strong>s hommes à ses côtés, ça m'a <strong>un</strong> petit peu écœurée, j'ai trouvé ça lâche, pathétique<br />

(Céline, 26 ans, <strong>sortie</strong> <strong>de</strong>puis 4 ans).<br />

Au sujet <strong>de</strong> ses re<strong>la</strong>tions amoureuses, Camille explique qu'à travers les conjoints qu'eJle avait,<br />

elle vou<strong>la</strong>it donner à sa fille <strong>la</strong> famille qu'elle n'a pas eue et plus précisément, le père qu'elle n'a<br />

pas eu. Elle a toutefois réalisé que <strong>la</strong> famille <strong>de</strong> sa fiJle n'était autre qu'elle-même et que c'est en<br />

assumant son rôle <strong>de</strong> mère qu'elle pouvait lui offrir <strong>la</strong> <strong>reconnaissance</strong> affective dont elle-même a<br />

manqué durant sa je<strong>un</strong>esse. Nous reviendrons sur <strong>la</strong> <strong>reconnaissance</strong> sociale qu'a pu lui apporter<br />

son rôle <strong>de</strong> mère, dans <strong>la</strong> section concernant les répondants ayant vécu <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions parentales<br />

d'incohérence.<br />

Pis là, y a encore plus d'affaires qui m'a fait réaliser, c'est que mes chums que j'avais, moi ce<br />

que vou<strong>la</strong>is, c'était <strong>un</strong>e famiJle. Je vou<strong>la</strong>is pas donner à ma fille les affaires que moi j'avais<br />

eues, tsé, genre juste ma mère, pis c'est tout. Tsé, pis ma mère, elle a pas pu avoir <strong>de</strong> chums,<br />

parce que je vou<strong>la</strong>is pas qu'elle ait <strong>de</strong> chums non plus. Là j'ai compris quelque chose, c'est<br />

qu'avec les chums que j'ai eus, ils <strong>pour</strong>ront jamais être le père à ma fille. C'est moi. J'ai<br />

appris avec le temps. Tsé, parce qu'après son père, y a eu l'autre là, tsé il était ben-ben fin pis<br />

tout. Mais je vou<strong>la</strong>is pas <strong>un</strong> exemple comme ça <strong>pour</strong> ma fille. Je vou<strong>la</strong>is pas quelqu'<strong>un</strong> qui<br />

consomme. J'ai besoin, moi, <strong>de</strong> quelqu'<strong>un</strong> qui aurait été droit, pis tout. Là, j'aurais alTêté plus<br />

vite. Mais je me tenais peut-être pas aux bons endroits, mais j'étais peut-être pas prête non<br />

plus (Camille, 23 ans, <strong>sortie</strong> <strong>de</strong>puis 3 ans).<br />

On retrouve ce souci <strong>de</strong> ne pas abandonner l'autre comme elles ont été abandonnées chez<br />

Stéphanie et Élise, face à leurs frères plus je<strong>un</strong>es. Chez Stéphanie, ce souci a fait office <strong>de</strong><br />

motivation <strong>pour</strong> sortir <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue. En effet, elle explique qu'<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s balises qu'elle s'était mise<br />

dans sa consommation <strong>de</strong> drogues était sa volonté <strong>de</strong> ne pas disparaître, <strong>pour</strong> pouvoir assumer<br />

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