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La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

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Troisième partie: présentation <strong>de</strong>s résultats - Chapitre 6<br />

leur connaissance du milieu comme arrière-p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> leur intervention. En effet, elles sont les<br />

premières à savoir que <strong>la</strong> façon dont elles ont vécu l'expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue n'est jamais exactement<br />

<strong>la</strong> même gue <strong>la</strong> réalité que vivent les je<strong>un</strong>es avec lesquels elles intervenaient.<br />

Par ailleurs, on voit, à travers l'exemple <strong>de</strong> Marie-Jo, que ces répondantes ont investi, non<br />

seulement les projets d'insertion socioprofessionnelle dans le but d'y trouver <strong>un</strong>e <strong>reconnaissance</strong><br />

sociale <strong>de</strong> leurs compétences acquises dans <strong>la</strong> rue, mais qu'elles ont aussi, ou ensuite, investi le<br />

marché du travail dans le même sens. En effet, leur (premier) projet professionnel avait <strong>un</strong> lien<br />

direct avec leur expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, situant <strong>la</strong> rue et le marché du travail dans <strong>un</strong> rapport <strong>de</strong><br />

continuité plutôt que <strong>de</strong> rupture. Au moment oll nous les avons rencontrées, plusieurs d'entre<br />

elles étaient en train <strong>de</strong> redéfinir leur rapport à <strong>la</strong> rue, certaines ayant choisi <strong>de</strong> s'en éloigner au<br />

niveau professionnel (Céline, Élise, Marie-Jo), d'autres ayant trouvé le moyen <strong>de</strong> combiner leur<br />

attachement au milieu marginal et leurs aspirations professionnelles (Mar·ianne). Mais même<br />

celles gui se sont éloignées du milieu marginal proprement dit (le milieu <strong>de</strong> l'intervention auprès<br />

<strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, <strong>la</strong> scène p<strong>un</strong>k) considèrent que leur nouveau projet professionnel se situe<br />

dans <strong>la</strong> continuité <strong>de</strong> leurs expériences associées au milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue.<br />

Avant <strong>de</strong> travailler plusieurs années comme intervenante, puis travailleuse <strong>de</strong> rue au sein d'<strong>un</strong><br />

organisme d'ai<strong>de</strong> aux je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, Marie-Jo s'est impliquée dans <strong>un</strong>e association, qu'elle a<br />

fondée avec trois amis, <strong>de</strong> lutte contre <strong>la</strong> consommation <strong>de</strong> drogues par injection au sein du<br />

milieu p<strong>un</strong>k. Lorsque nous l'avons rencontrée, elle venait <strong>de</strong> quitter son poste <strong>de</strong> travailleuse <strong>de</strong><br />

rue <strong>pour</strong> s'investir davantage dans ses étu<strong>de</strong>s <strong>un</strong>iversitaires en sciences sociales. Marianne et<br />

Céline ont toutes <strong>de</strong>ux été acti ves dans le milieu comm<strong>un</strong>autaire; par <strong>la</strong> suite, elles se sont<br />

impliquées dans <strong>la</strong> fondation et l'administration d'<strong>un</strong> centre autogéré d'expression p<strong>un</strong>k. Au<br />

moment <strong>de</strong> l'entrevue, Marianne avait engagé <strong>de</strong>s démarches <strong>pour</strong> fon<strong>de</strong>r <strong>un</strong>e coopérative <strong>de</strong><br />

travail, toujours en lien avec <strong>la</strong> scène p<strong>un</strong>k. Céline avait, par contre, quitté <strong>la</strong> scène p<strong>un</strong>k, tout en<br />

restant dans le domaine culturel, mais au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse cette fois-ci. Enfin, Élise avait fait<br />

carrière dans le domaine <strong>de</strong> l'alimentation naturelle (vente et restauration), dont elle dit que « ça<br />

fait partie d'elle », et elle songeait à entreprendre <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>un</strong>iversitaires en sciences <strong>de</strong><br />

l'environnement. Dans le cas <strong>de</strong> Camille et <strong>de</strong> Stéphanie, ce lien est moins évi<strong>de</strong>nt, mais lorsque<br />

nous les avons rencontrées, toutes <strong>de</strong>ux étaient en train <strong>de</strong> terminer leurs étu<strong>de</strong>s secondaires,<br />

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