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La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

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Première partie: proposition théorique - Chapitre J<br />

éléments spatiaux. Dans ce contexte, le je<strong>un</strong>e <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue négocie son rapport à <strong>la</strong> rue, qui n'est pas<br />

fixe, qui évolue dans le temps et qui peut amener à <strong>la</strong> <strong>sortie</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue. Cette approche a été reprise<br />

par Stoecklin (2000) auprès <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue en Chine, ainsi que par Sudan (1997) auprès <strong>de</strong>s<br />

enfants <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue au Portugal et par Invernizzi (2001 b) au Pérou. Soulignons aussi que les travaux<br />

<strong>de</strong> Lucchini ont servi <strong>de</strong> référence à <strong>de</strong>s recherches sur les je<strong>un</strong>es sans-abri <strong>de</strong>s pays du Nord<br />

aussi, comme celle <strong>de</strong> Chobeaux (1996) qui traite <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es en errance en France.<br />

À Montréal, <strong>la</strong> première chercheure à avoir donné <strong>un</strong>e définition <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue est Côté<br />

(1988 : 42). Voici comment elle décrit cette catégorie sociologique:<br />

L'enfant ou le je<strong>un</strong>e <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue habite <strong>la</strong> ville, il n'a pas <strong>de</strong> domicile fixe, il est <strong>de</strong> sexe<br />

masculin ou féminin. Pour Montréal, il a rarement moins <strong>de</strong> quatorze ans et pas plus <strong>de</strong><br />

vingt-cinq ans. Plusieurs ont vécu leur enfance dans <strong>de</strong>s familles d'accueil ou <strong>de</strong>s centres<br />

gouvernementaux. Les re<strong>la</strong>tions avec <strong>la</strong> famille sont superficielles, occasionnelles ou<br />

inexistantes.<br />

Un apport important <strong>de</strong> cette recherche ethnologique est <strong>la</strong> pnse en compte du sens que ces<br />

je<strong>un</strong>es attribuent à leur situation personnelle, familiale et socioculturelle et qui définit leur rapport<br />

au mon<strong>de</strong> et, par conséquent, à <strong>la</strong> rue. Dans ce sens, cette auteure associe l'appropriation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue<br />

au vécu familial <strong>de</strong> ces je<strong>un</strong>es. Elle explique qu'ils se sentent abusés et trahis par leurs parents et<br />

par <strong>la</strong> société et vont chercher dans <strong>la</strong> rue <strong>de</strong>s solutions alternatives à celles que leur proposent les<br />

adultes et qui leur paraissent inefficaces et contradictoires (Côté, 1992: 151). Mais <strong>pour</strong> ce qui<br />

est <strong>de</strong>s interactions sociales associées à <strong>la</strong> rue, cette auteure offre <strong>un</strong>e analyse plus limitée. Selon<br />

elle (1992 : 147), « <strong>La</strong> vie <strong>de</strong> rue favorise les rencontres brèves et <strong>la</strong> prédominances <strong>de</strong>s rapports<br />

d'approvisionnement ». Elle qualifie les rapports entres pairs <strong>de</strong> « rapports discontinus »,<br />

associations <strong>de</strong> durée plus ou moins longue qui s'inscrivent dans leurs stratégies <strong>de</strong> survie.<br />

Paraze]] i (1997) insiste aussi sur le sens donné par les je<strong>un</strong>es à leur appropriation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue. C'est<br />

en ce sens qu'il distingue les je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue <strong>de</strong>s itinérants. Il explique qu'en assimi<strong>la</strong>nt les<br />

je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue à <strong>un</strong>e sous-catégorie <strong>de</strong> l'itinérance, « on risque <strong>de</strong> réduire leur réalité à <strong>un</strong><br />

profond décrochage social quasi pathologique dé<strong>pour</strong>vu <strong>de</strong> désirs <strong>de</strong> socialisation» (1997 : 60).<br />

En par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue (plutôt que sur <strong>la</strong> rue ou dans <strong>la</strong> rue) cet auteur insiste sur le<br />

rapport intime d'appartenance symbolique à <strong>la</strong> rue <strong>de</strong> ces je<strong>un</strong>es, <strong>pour</strong> qui cet espace serait<br />

« organisateur <strong>de</strong>s pratiques précaires <strong>de</strong> recomposition i<strong>de</strong>ntitaire» (1997 : 62). A travers le<br />

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