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La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

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Première partie: proposition théorique - Chapitre 2<br />

À travers le processus d'i<strong>de</strong>ntification, J'adolescent fait l'apprentissage <strong>de</strong> son autonomie ou,<br />

<strong>pour</strong> reprendre J'expression <strong>de</strong> Winnicolt (1969), <strong>la</strong> « capacité d'être seul ». Mais il s'agit d'être<br />

autonome <strong>pour</strong> pouvoir établir <strong>un</strong>e re<strong>la</strong>tion avec autrui. Si l'individu ne s'i<strong>de</strong>ntifie pas comme <strong>un</strong><br />

être <strong>un</strong>ique, s'il ne se distingue pas d'autrui, comment <strong>pour</strong>rait-il entrer en re<strong>la</strong>tion avec autrui?<br />

C'est <strong>pour</strong>quoi le fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité d'être seul est paradoxal, puisqu'il s'agit en fait d'être<br />

seul en présence <strong>de</strong> l'autre (Winnicott, 1969: 206). Au début, celte présence est physique: <strong>la</strong><br />

mère est physiquement là auprès du nourrisson, mais parce qu'elle n'obéit pas à tous ses désirs,<br />

elle lui permet d'être seul face à elle et non plus en fusion avec elle. Puis, progressivement,<br />

l'enfant n'a plus besoin que <strong>la</strong> mère soit physiquement HI, il l'a intériorisée, il peut se <strong>la</strong><br />

représenter. 11 sait qu'eJJe existe, même si elle n'est pas là physiquement, et que lui-même se<br />

disli ngue d'elle. De même, à l'adolescence, le je<strong>un</strong>e cloi t se clisti nguer cie ses parents, tout en<br />

ayant intériorisé <strong>un</strong> certain nombre <strong>de</strong> traces d'eux, <strong>pour</strong> pouvoir se constituer <strong>un</strong>e i<strong>de</strong>ntité<br />

propre. C'est en ce sens que l'on peut parler d'i<strong>de</strong>ntification et <strong>de</strong> dési<strong>de</strong>ntification à <strong>la</strong> foi. Afin<br />

<strong>de</strong> pouvoir i<strong>de</strong>ntifier sa propre position i<strong>de</strong>ntitaire, il doit à <strong>la</strong> fois s'i<strong>de</strong>ntifier et se dési<strong>de</strong>ntifier<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> position héritée <strong>de</strong> ses parents.<br />

Ce paradoxe peut être géré par <strong>la</strong> médiation <strong>de</strong> ce que Winnicott appeJJe <strong>un</strong>e « alfe<br />

transitionnelle », aire qUJ permet à l'individu cie se distinguer du mon<strong>de</strong> extérieur tout en s'y<br />

i<strong>de</strong>ntifiant.<br />

Dans <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> tout être humain, il existe <strong>un</strong>e troisième partie que nous ne pouvons ignorer,<br />

c'est l'aire intermédiaire d'expérience à <strong>la</strong>quelle contribuent simultanément <strong>la</strong> réalité<br />

intérieure et <strong>la</strong> vie extérieure. Cette aire n'est pas contestée, car on ne lui clemancle rien d'autre<br />

sinon d'exister en tant que lieu <strong>de</strong> repos <strong>pour</strong> l'individu engagé dans cette tâche humaine<br />

interminable qui consiste à maintenir, à <strong>la</strong> fois séparées et reliées l'<strong>un</strong>e à l'autre, réali té<br />

intérieure et réalité extérieure (Winnicott, 2004 : 30).<br />

Celle aire peut être <strong>un</strong> objet, qui <strong>de</strong>vient alors <strong>un</strong> objet transitionnel. C'est le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> doudou ou<br />

d'<strong>un</strong> jouet <strong>pour</strong> J'enfant, par exemple. Cet objet provient du mon<strong>de</strong> extérieur, mais l'enfant lui<br />

prête <strong>un</strong>e signification qui provient <strong>de</strong> sa réalité intérieure (subjective). En d'autres termes,<br />

voyant qu'il n'a pas <strong>de</strong> pouvoir sur le mon<strong>de</strong> extérieur, il s'approprie à travers le jeu libre (p<strong>la</strong>y)<br />

<strong>un</strong> objet <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong> extérieur et prolonge ainsi J'illusion qu'il a <strong>un</strong> pouvoir <strong>de</strong>ssus. Plus tard et<br />

tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, ce sont <strong>de</strong>s phénomènes culturels tels que les arts, <strong>la</strong> religion, <strong>la</strong> vie<br />

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