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La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

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Troisième partie: présentation <strong>de</strong>s résultais - Chapitre 7<br />

richesse (par opposition à certains quartier <strong>de</strong> l'est <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, plutôt associés à <strong>de</strong>s prégnances <strong>de</strong><br />

pauvreté). Rappelons que <strong>de</strong>s recherches telles que celle <strong>de</strong> Charbonneau et Molgat (2005) sur le<br />

rapport <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es à leur quartier nous indiquent que les prégnances dégagées par les différents<br />

quartiers peuvent affecter le choix du lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es. Les travaux <strong>de</strong> Gauthier<br />

(2004) notamment montrent que ce choix n'est pas sans lien avec l'imaginaire urbain <strong>de</strong>s<br />

individus, c'est-à-dire ce qu'ils pensent que <strong>la</strong> ville peut leur apporter en fonction <strong>de</strong> leur quête<br />

i<strong>de</strong>ntitaire. Dans ce sens, on peut faire l'hypothèse que le choix <strong>de</strong> Vincent témoigne <strong>de</strong> sa<br />

volonté <strong>de</strong> s'approprier, dans le contexte urbain, <strong>un</strong>e position sociale et i<strong>de</strong>ntitaire associée au<br />

luxe et à <strong>la</strong> richesse. C'est d'ailleurs ce qu'il l'a aussi attiré dans le milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> prostitution <strong>de</strong><br />

luxe. C'est aussi <strong>de</strong> cette manière que Chris explique son choix d'<strong>un</strong> loft dans le quartier gai <strong>de</strong><br />

Montréal, plutôt qu'<strong>un</strong> « petit trou, <strong>un</strong> sous-sol », expliquant qu'en sortant <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, il vou<strong>la</strong>it<br />

s'approprier <strong>un</strong>e position sociale et i<strong>de</strong>ntitaire associée au luxe plutôt qu'à <strong>la</strong> pauvreté.<br />

Je suis pas sûr que j'aurais décroché sinon. Dire j'arrête, aller vivre sur le ES dans <strong>un</strong> petit<br />

trou, <strong>un</strong> sous-sol là, avec pas <strong>un</strong>e hostie <strong>de</strong> cenne par mois à attendre ton chèque ... Là, c'est<br />

sûr que j'ai du BS, mais le jour du BS, ça me change pas plus, je manque jamais d'argent. Je<br />

suis sur le ES, mais je vis pas comme quelqu'<strong>un</strong> qui est sur Je BS. Tu <strong>de</strong>vrais voir l'appart,<br />

c'est <strong>un</strong> grand loft, il y a piscine, sa<strong>un</strong>a ... (Chris, 23 ans, sorti <strong>de</strong>puis 3 ans).<br />

Valentine affirme par contre qu'elle n'irait pas habiter dans <strong>un</strong> quartier associé à <strong>un</strong> statut<br />

socioéconomique élevé, car elle ne s'i<strong>de</strong>ntifie pas à <strong>un</strong>e telle position sociale, mais qu'elle<br />

souhaiterait tout <strong>de</strong> même quitter le quartier où elle habitait au moment <strong>de</strong> l'entrevue, où se<br />

déroulent <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> prostitution. Elle explique qu'elle a recommencé à fréquenter les lieux<br />

qu'elle fréquentait lorsqu'elle était dans <strong>la</strong> rue, après avoir passé plusieurs mois à <strong>la</strong> campagne.<br />

Mais elle explique que son rapport à ces lieux a changé, parce qu'elle ne les investit plus <strong>de</strong>puis<br />

<strong>un</strong>e position <strong>de</strong> « brûlée qui fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> drogue », mais plutôt <strong>de</strong>puis <strong>un</strong>e position i<strong>de</strong>ntitaire à partir<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle elle sent que ses actes sociaux ont <strong>un</strong> sens plus satisfaisant <strong>pour</strong> eJJe.<br />

Je veux dire, je suis encore beaucoup en contact avec ce milieu-là, je vais dans <strong>de</strong>s shows...<br />

1 : c'est quoi qui a changé maintenant par rapport à toi?<br />

R : par rapport à moi?<br />

1 : par rapport à comment tu le vivais avant pis comment tu le vis maintenant?<br />

R: maintenant j'ai les moyens <strong>de</strong> sentir que j'apporte <strong>de</strong> quoi, que je suis pas juste <strong>un</strong>e brûlée<br />

qui fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> drogue (Valentine, 22 ans, <strong>sortie</strong> <strong>de</strong>puis 3 ans).<br />

C<strong>la</strong>ire nous a raconté qu'elle aussi, au début <strong>de</strong> sa sonie <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, est restée proche du milieu <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> rue. Rappelons que cette répondante s'est installée dans <strong>un</strong> appartement avec son conjoint,<br />

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