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La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

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Première partie: proposition lhéorique - Chapitre 1<br />

concept <strong>de</strong> « socialisation marginalisée », cet auteur associe les pratiques sociales favorisant <strong>la</strong><br />

construction i<strong>de</strong>ntitaire avec <strong>un</strong>e position sociospatiale marginale. li propose <strong>un</strong>e analyse<br />

approfondie <strong>de</strong> <strong>la</strong> structuration géosociale <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> socialisation <strong>de</strong> ces je<strong>un</strong>es à travers<br />

l'appropriation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, dont il situe l'origine dans les formes <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion parentale vécues<br />

durant l'enfance.<br />

Desmeules (2005: 10) s'est inspiré du concept <strong>de</strong> socialisation margi nalisée <strong>pour</strong> analyser<br />

l'appropriation <strong>de</strong>s rues <strong>de</strong> Vancouver par <strong>de</strong> je<strong>un</strong>es Québécois, adoptant cependant <strong>un</strong>e approche<br />

théorique d'individualisme méthodologique. Partant <strong>de</strong> l'idée que « <strong>la</strong> rue n'est pas en soi <strong>un</strong> lieu<br />

intrinsèquement bénéfique ou néfaste », cet auteur a tenté <strong>de</strong> démystifier l'image que l'on peut se<br />

faire <strong>de</strong> ces je<strong>un</strong>es, en soulignant que l'expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue peut être vécue comme <strong>un</strong>e quête<br />

d'autonomie.<br />

Dans <strong>un</strong>e perspective constructiviste, Bellot (2001 : 77-78) propose plutôt <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> «je<strong>un</strong>es<br />

en situation <strong>de</strong> rue ». Selon elle, ce concept pelmettrait <strong>de</strong> se dégager du préconstruit que<br />

constituerait <strong>un</strong>e logique d'appartenance sociospatiale telle que <strong>la</strong> décri! Parazelli par exemple. Il<br />

rendrait mieux compte <strong>de</strong> ce phénomène en tant qu'« <strong>un</strong> phénomène social qui se caractérise par<br />

<strong>de</strong>s logiques d'action et <strong>de</strong> contraintes qui lui sont propres », tout en <strong>la</strong>issant p<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> diversité<br />

<strong>de</strong>s rapports 8 <strong>la</strong> rue entretenus par les je<strong>un</strong>es. Ainsi, cette auteure attribue <strong>un</strong>e importance à <strong>la</strong><br />

construction <strong>de</strong> sens associée 8 l'appropriation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, mais dans son approche, cette<br />

construction se fait à travers l'expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue au fur et à mesure <strong>de</strong>s interactions et <strong>de</strong>s<br />

hasards. On voit bien ici que les choix <strong>de</strong> perspectives théoriques ou d'angles d'approche<br />

participent à orienter le regard <strong>de</strong>s chercheurs face à leur construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> catégorie<br />

sociologique <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue.<br />

On retrouve aussi <strong>la</strong> dimension d'appropriation active <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue dans <strong>la</strong> définition <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

rue que donnent Hurtubise et ses collègues (2000), qui, sans minimiser ou contester ]a réalité <strong>de</strong><br />

leurs problèmes, visent à faire ressortir toute ]a richesse et <strong>la</strong> complexité <strong>de</strong> leurs façons<br />

d'« habiter» <strong>la</strong> rue. Ils voient <strong>la</strong> rue comme <strong>un</strong> moyen choisi par ces je<strong>un</strong>es <strong>pour</strong> exercer leur<br />

citoyenneté en tant qu'acteurs. Sans nier <strong>la</strong> dimension active <strong>de</strong> l'appropriation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, Levac<br />

(2006), qui a récoJ!é <strong>de</strong>s récits <strong>de</strong> vie auprès <strong>de</strong> vingt et <strong>un</strong> je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue <strong>de</strong> Montréal, en arrive<br />

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