03.07.2013 Views

La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Troisième partie: présentation <strong>de</strong>s résultats - Chapitre 5<br />

problème. Selon elle, cette représentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> toxicomanie permet à ces je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> conserver <strong>un</strong>e<br />

image positive d'eux-mêmes, leur i<strong>de</strong>ntité étant alors perçue comme <strong>un</strong> élément distinct <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

toxicomanie, considérée comme problématique.<br />

Hurtubise, Roy et Bellot (2003) ont mené <strong>de</strong>s recherches sur les liens entre <strong>la</strong> rue et le mon<strong>de</strong> du<br />

travail. Ils ont constaté que dans certains cas, <strong>la</strong> rue pouvait représenter <strong>un</strong> milieu où se<br />

développent <strong>de</strong>s compétences qui peuvent ensuite être valorisées sur le marché du travail. Nous<br />

allons voir que c'est le cas <strong>pour</strong> plusieurs répondantes ayant vécu <strong>de</strong> l'abandon. Dans certains cas<br />

par contre, <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> rue creuse davantage l'écart avec le mon<strong>de</strong> du travail, en raison <strong>de</strong><br />

l'accentuation <strong>de</strong> divers facteurs d'exclusion, telles que l'exclusion du milieu sco<strong>la</strong>ire et du<br />

milieu du travail licite, ou encore le développement <strong>de</strong> problématiques <strong>de</strong> santé mentale ou<br />

physique. Dans ce cas, qui ressemble davantage à <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s répondants ayant vécu <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

négation, les auteurs expliquent que le temps passé dans <strong>la</strong> rue, couplé à <strong>de</strong>s problématiques<br />

personnelles et <strong>de</strong> santé, et/ou à <strong>un</strong> faible niveau d'éducation, constituent autant <strong>de</strong> facteurs qui<br />

peuvent faire obstacle à <strong>un</strong>e (ré)intégration sur le marché du travail.<br />

En effet, aux prises avec ces difficultés, plus ou mOInS liées à leur vie <strong>de</strong> rue, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s<br />

répondants <strong>de</strong> cette catégorie témoignent d'<strong>un</strong>e précarité professionnelle et sociale, plus ou moins<br />

importante selon les répondants, qui semble rendre leur <strong>sortie</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue plus <strong>la</strong>borieuse que <strong>pour</strong><br />

d'autres. André, Rachid et David expliquent leur difficulté d'accé<strong>de</strong>r à <strong>un</strong> emploi satisfaisant ou,<br />

<strong>de</strong> manière plus générale, à <strong>un</strong>e <strong>reconnaissance</strong> sociale satisfaisante, en raison <strong>de</strong> leur faible<br />

niveau <strong>de</strong> qualification. Précisons que David a effectué <strong>un</strong>e formation en sortant <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, mais il<br />

explique qu'il a l'impression <strong>de</strong> ne pas être reconnu à sa juste <strong>de</strong> valeur dans l'emploi d'ébéniste<br />

qu'il occupe, ce qui lui confère <strong>un</strong>e estime <strong>de</strong> lui-même re<strong>la</strong>tivement négative. Rappelons qu'au<br />

moment <strong>de</strong> l'entrevue, ce répondant avait l'air dépIimé et il nous a avoué avoir recommencé à<br />

consommer <strong>de</strong> l'héroïne (malgré son 'traitement <strong>de</strong> méthadone), en raison <strong>de</strong> son insatisfaction à<br />

plusieurs niveaux, dont <strong>la</strong> sphère professionnelle (ainsi que dans son couple, comme nous le<br />

verrons plus loin). Stéphanie, au contraire, affirme que malgré sa désillusion en voyant <strong>la</strong><br />

précarité <strong>de</strong> sa nouvelle situation, par rapport à sa vie <strong>de</strong> rue, elle se sentait valorisée dans <strong>la</strong><br />

position à l'intérieur du marché du travail et ne ressentait pas <strong>la</strong> tentation <strong>de</strong> retourner à <strong>la</strong><br />

260

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!