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La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

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Première panie : proposition théorique - Chapitre 1<br />

(1991) constatent que, paradoxalement, malgré <strong>un</strong>e certaine sympathie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>pour</strong> les<br />

sans-abris et <strong>un</strong> appui à l'investissement <strong>de</strong> fonds publics <strong>pour</strong> leur venir en ai<strong>de</strong>, au quotidien,<br />

les gens agissent et s'expriment davantage contre leur présence dans les espaces urbains qu'en sa<br />

faveur. Leurs résultats indiquent que ces récriminations proviennent majoritairement <strong>de</strong>s<br />

rési<strong>de</strong>nts locaux et <strong>de</strong>s regroupements <strong>de</strong> commerçants, et qu'elles portent sur <strong>la</strong> qualité du<br />

voisinage, <strong>la</strong> sécurité personnelle et <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>s affaires commerciales en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence<br />

<strong>de</strong> sans-abris dans leur voisinage.<br />

On reconnaît là le « Syndrome Pas dans ma cour» ou NlMBY en angJais l4 . Cette appel<strong>la</strong>tion se<br />

dit d'<strong>un</strong>e attitu<strong>de</strong> d'opposition qui ne dénonce pas <strong>un</strong>e pratique ou <strong>un</strong> fait social en soi, mais<br />

plutôt sa présence considérée comme nuisibJe dans le voisinage direct. Cette opposition <strong>de</strong>s<br />

résidants à Ja présence <strong>de</strong> sans-abris dans leur voisinage a aussi été observée à Paris par Loison<br />

(2006), qui a aussi constaté que ce<strong>la</strong> n'empêchait pas ces personnes d'avoir <strong>un</strong>e attitu<strong>de</strong><br />

humaniste par ailleurs, mais que ce<strong>la</strong> pouvait affecter l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s sans-abris, ainsi que Jeur<br />

accès à <strong>de</strong>s services d'ai<strong>de</strong>. Plusieurs articles <strong>de</strong> journaux reJatent <strong>de</strong>s exemples d'attitu<strong>de</strong>s<br />

simi<strong>la</strong>ires face aux itinérants à Montréal, tels que l'opposition récente à <strong>la</strong> relocalisation d'<strong>un</strong>e<br />

ressource d'ai<strong>de</strong> aux toxicomanes et aux itinérants (Cauchy, 2004; ElkoUli, 2004; Touzin, 2005).<br />

Dear et Gleeson (J 991 : 172) soutiennent que cette discrimination sociospatiale non seulement<br />

rend difficile <strong>la</strong> cohabitation locale, mais elle remet aussi en question <strong>la</strong> solidarité <strong>de</strong> toute <strong>la</strong><br />

société face à ces comm<strong>un</strong>autés, puisqu'elle peut compromettre l'établissement <strong>de</strong> services leur<br />

venant en ai<strong>de</strong>. Ceci contribuerait à <strong>un</strong>e marginalisation encore plus importante <strong>de</strong> ces<br />

popu<strong>la</strong>tions.<br />

Ces écrits nous semblent pertinents <strong>pour</strong> comprendre le contexte urbain, économique, social et<br />

politique dans lequel s'inscrit l'appropriation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue par les je<strong>un</strong>es. On peut penser que ceci<br />

n'est pas sans conséquences sur les possibilités <strong>de</strong> cohabitation entre les différents acteurs du<br />

centre-ville Ue<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, commerçants, résidants, élus, policiers) et par conséquent, sur <strong>la</strong><br />

<strong>reconnaissance</strong> sociopolitique et interpersonnelle <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> socialisation développées par<br />

ces je<strong>un</strong>es. Si l'on considère que <strong>la</strong> <strong>sortie</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue est étroitement associée à <strong>la</strong> façon dont se<br />

14 De l'ang<strong>la</strong>is No/In My Bock Yard (pas dans ma cour). Acronyme apparu <strong>pour</strong> <strong>la</strong> première fois en J980 dans le<br />

quotidien américain Chris/ian Science Moni/or et repris <strong>de</strong>puis lei quel dans plusieurs <strong>la</strong>ngues, notamment par les<br />

Français. alors que les Québécois l'onl Iraduil par « Pas dans ma cour ».<br />

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