03.07.2013 Views

La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Troisième panie : présentation <strong>de</strong>s résul<strong>la</strong>ts - Chapilre 7<br />

d'avoir <strong>un</strong> rapport différent à Montréal, à <strong>la</strong> rue et à <strong>la</strong> drogue. Vincent explique qu'étant donné<br />

<strong>la</strong> précarité <strong>de</strong> ses moyens financiers, il lui arrive encore <strong>de</strong> temps en temps d'aller gagner son<br />

argent dans le Vil<strong>la</strong>ge gai <strong>de</strong> Montréal, avec <strong>de</strong>s activités qui s'apparentent à <strong>la</strong> prostitution. Mais<br />

il s'arrange <strong>pour</strong> ne pas être saoul lorsqu'il s'y rend, afin <strong>de</strong> ne pas dépenser l'argent gagné <strong>pour</strong><br />

s'acheter <strong>de</strong> <strong>la</strong> drogue. Chris, qui vit dans le Vil<strong>la</strong>ge gai, à proximité <strong>de</strong> sources<br />

d'approvisionnement en drogues, explique que lui aussi est tenté <strong>de</strong> recommencer à consommer<br />

<strong>de</strong>s drogues lorsqu'il a trop bu, c'est <strong>pour</strong>quoi il évite <strong>de</strong> boire trop d'alcool et <strong>de</strong> trop fréquenter<br />

les bars. ]J affirme que lorsqu'il est à je<strong>un</strong>, <strong>la</strong> proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> drogue ne le dérange plus.<br />

1: est-ce qu'il y a <strong>de</strong>s choses qui ont fait que ça a rendu ta <strong>sortie</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue plus difficile?<br />

R : euh... J'ai eu plein <strong>de</strong> dérapes par exemple. L'alcool aussi ... là je bois encore, environ<br />

<strong>de</strong>ux consommations par jour. Genre je prends <strong>un</strong>e bière l'après-midi pis <strong>un</strong>e au souper. Mais<br />

ça fait presque <strong>un</strong> an que j'ai pas, à part ma dérape au mois <strong>de</strong> janvier, que je vais plus dans<br />

les bars, auc<strong>un</strong>e brosse ... Je prends <strong>de</strong> <strong>la</strong> bière socialement, mais c'est tout, pas <strong>pour</strong> me<br />

saouler. Quand je me saoule, je pogne <strong>un</strong>e grosse obsession <strong>de</strong> coke (Chris, 23 ans, sorti<br />

<strong>de</strong>puis 3 ans).<br />

C'est dans le même sens que Vincent explique son retour à Montréal. En effet, après avoir vécu<br />

<strong>la</strong> rue à Montréal dans le milieu p<strong>un</strong>k, ce répondant a passé <strong>de</strong>ux ans dans <strong>un</strong>e gran<strong>de</strong> ville<br />

canadienne, dans le milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> prostitution gaie <strong>de</strong> luxe, l'industrie pornographique et <strong>la</strong> vente<br />

<strong>de</strong> crack (mafia noire). Il explique que même s'il a connu <strong>la</strong> rue à Montréal, il n'y a plus les<br />

mêmes contacts dans le milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> prostitution et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente drogue, ce qui lui permet <strong>de</strong> ne pas<br />

y retomber facilement, alors que dans l'autre ville, il avait beaucoup <strong>de</strong> contacts rendant ces<br />

sources <strong>de</strong> revenu et ces pratiques facilement accessibles <strong>pour</strong> lui. En outre, il explique que le<br />

contrôle du marché <strong>de</strong> <strong>la</strong> drogue par les ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> motards criminalisés constitue <strong>un</strong> obstacle<br />

<strong>pour</strong> établir son propre commerce drogue. Par ailleurs, il raconte qu'à Montréal, il n'est pas perçu<br />

comme <strong>un</strong> consommateur <strong>de</strong> crack, mais plutôt comme <strong>un</strong> consommateur d'héroïne, qui n'est<br />

plus sa drogue <strong>de</strong> prédilection. Le fait <strong>de</strong> ne pas être reconnu comme consommateur <strong>de</strong> crack<br />

l'ai<strong>de</strong> à ne plus se percevoir lui-même en tant que tel et à s'approprier <strong>un</strong>e nouvelle position.<br />

Vincent nous a aussi expliqué que c'est <strong>pour</strong> pouvoir construire <strong>un</strong> nouveau rapport à <strong>la</strong> ville <strong>de</strong><br />

Montréal, ville à <strong>la</strong>queJle il se sent appartenir, qu'il a choisi d'habiter dans <strong>un</strong> quartier dans<br />

l'ouest <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Il explique que le quartier qu'il a choisi est situé suffisamment loin du centre­<br />

ville, ce qui rend plus difficile son accès à <strong>la</strong> drogue. Par ailleurs, soulignons qu'il a choisi <strong>de</strong><br />

s'installer dans <strong>un</strong> quartier dans j'ouest <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, où les quartiers dégagent <strong>de</strong>s prégnances <strong>de</strong><br />

405

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!