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Impacts sanitaires du bruit

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les suivantes : 0.25, 0.50, 1, 2, 4, 8 kHz, mais les fréquences 3 et 6 kHz sont testées plus<br />

systématiquement ces dernières années.<br />

II-1-2-3) Mécanismes des atteintes de l’oreille liées au <strong>bruit</strong><br />

Les mécanismes des atteintes de l’oreille liées au <strong>bruit</strong> sont encore discutés à l’heure actuelle et<br />

dépendent des paramètres précités. Une composante mécanique <strong>du</strong> traumatisme sonore sera souvent<br />

invoquée dans le cas de traumatisme aigu lors d’une exposition à un <strong>bruit</strong> impulsionnel (très fort et<br />

ponctuel), alors qu’une composante métabolique sera invoquée dans le traumatisme sonore<br />

chronique (moins fort et prolongé).<br />

• La composante mécanique<br />

Les atteintes mécaniques directes sont les mieux connues et constituent l’effet pathologique majeur<br />

des <strong>bruit</strong>s, notamment impulsionnels, sur la trans<strong>du</strong>ction sensorielle. En réponse à de fortes<br />

pressions acoustiques, des mouvements de cisaillement et de tiraillement s’exercent sur les<br />

structures ciliaires cellulaires. Les déplacements de l’organe de Corti allant au-delà des limites<br />

d’élasticité tolérées peuvent provoquer des ruptures membranaires (Mulroy M., Henry W. et al.,<br />

1998) C’est l’arrachement, la cassure et la fusion des stéréocils de la touffe ciliaire, implantée au<br />

sommet des cellules cillées, qui est à l’origine de la perte auditive irréversible. Le traumatisme<br />

sonore aigu est souvent d’origine purement mécanique. Cependant, les <strong>bruit</strong>s agissent également sur<br />

le métabolisme de la cochlée.<br />

• La composante métabolique<br />

L’altération résultante des dysfonctionnements métaboliques générés par le <strong>bruit</strong> s’installe de<br />

manière plus progressive, ce qui expliquerait l’évolution de la perte auditive plusieurs heures après<br />

la fin d’une exposition sonore. Les cellules atteintes peuvent présenter des altérations intra<br />

cellulaires : prolifération et vacuolisation <strong>du</strong> réticulum endoplasmique, gonflement des<br />

mitochondries et accumulation de lysosomes (Liberman M.C. et Dodds L.W., 1987). Les<br />

terminaisons nerveuses afférentes aux pieds des cellules ciliés paraissent œdèmatisées.<br />

Ces gonflements pourraient être en rapport avec une surcharge cytotoxique en neurotransmetteur<br />

excitateur (glutamate) dans l’espace inter synaptique (Pujol R., Puel J.L. et al., 1993, Puel J.L.,<br />

Gervais d'Aldin C.H. et al., 1996). Les auteurs ont conclu que la part de pertes auditives relevant de<br />

l’action neurotoxique <strong>du</strong> glutamate serait importante. La recherche pharmacologique sur les anti-<br />

glutamatergiques donne dés à présent des résultats prometteurs (Puel J.L., Ruel J. et al., 2002).<br />

L’ischémie ou hypoxie (absence ou diminution de l’oxygénation) pourrait également participer à<br />

l’installation <strong>du</strong> traumatisme acoustique.<br />

AFSSE – <strong>Impacts</strong> <strong>sanitaires</strong> <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> – Etat des lieux, indicateurs <strong>bruit</strong>-santé – mai 2004– p 151

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