05.02.2013 Views

Impacts sanitaires du bruit

Impacts sanitaires du bruit

Impacts sanitaires du bruit

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

plus en plus rapprochées (rythme croissant de stimulation) pourrait également constituer un test de<br />

fatigabilité.<br />

Les effets d'exposition combinée au <strong>bruit</strong> et aux solvants ne peuvent être passés sous silence. Cette<br />

fois encore, l'expérimentation animale a montré qu'il existe un risque réel de potentialisation des<br />

effets <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> par les solvants, ou inversement (Barregard L. et Axelsson A., 1984, Lataye R. et al.,<br />

1997, Lataye R. et al., 2000). Cette potentialisation avait d'ailleurs été pressentie par des études à<br />

caractère épidémiologique (Barregard L. et al., 1984, Morata T., Dunn D. et al., 1993, Morata T.C.<br />

et al., 1994, Sliwinska-Kowalska M., Zamyslowska-Szmytke E. et al., 2001, Morata T.C., Johnson<br />

A.C. et al., 2002).<br />

Le monoxyde de carbone et l’acide cyanhydrique<br />

L’étude de la littérature concernant les effets nocifs <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> a montré que, si dans de nombreuses<br />

in<strong>du</strong>stries, il y avait cohabitation <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> avec des agents chimiques, seul le <strong>bruit</strong> était tenu pour<br />

responsable des pertes auditives. A plusieurs reprises dans ce rapport, les risques de potentialisation<br />

ou de synergie ont été évoqués lorsque le <strong>bruit</strong> cohabite avec d’autres agents ototoxiques ou gaz<br />

asphyxiants. Le monoxyde de carbone [CO] et l’acide cyanhydrique [HCN] comptent parmi les gaz<br />

les plus dangereux et il est apparu récemment que, si le CO ou l’HCN n’engendraient aucune perte<br />

auditive par eux-mêmes, ils pouvaient potentialiser les effets <strong>du</strong> <strong>bruit</strong>, même lorsque celui-ci est<br />

intermittent (Chen G. et Fechter L., 1999, Chen G., McWilliams M. et al., 1999, Roa D. et Fechter<br />

L., 2000). Par ailleurs, il a été montré chez l’animal qu’une exposition sonore non traumatisante<br />

pouvait le devenir lorsque <strong>du</strong> CO ou de l’HCN était présent simultanément au <strong>bruit</strong> (Young J.,<br />

Upchurch M. et al., 1987, Chen G. et Fechter L., 1999, Fechter L., Chen G. et al., 2002).<br />

Conclusions<br />

Le <strong>bruit</strong> reste sans conteste la nuisance professionnelle et extraprofessionnelle la plus nocive pour<br />

l'audition des personnes. Si une réglementation visant à limiter les expositions au <strong>bruit</strong> existe, la<br />

question se pose de la pertinence des limites d'exposition au <strong>bruit</strong> ou celle des valeurs limites<br />

moyennes d'exposition pour des personnes exposées à la fois au <strong>bruit</strong> et à des agents ototoxiques<br />

qui fragilisent l’oreille interne (vestibule et cochlée) comme les AA, les diurétiques, l’aspirine, les<br />

anti-tumoraux, les solvants aromatiques et autres composés chimiques. En effet, les limites<br />

d'exposition au <strong>bruit</strong> ont été établies pour des sujets ne présentant pas de fragilité cochléaire<br />

particulière. Cependant, une oreille interne fragilisée par un ou plusieurs agents ototoxiques pourrait<br />

se révéler plus vulnérable à une agression sonore qu'une oreille exposée uniquement au <strong>bruit</strong>.<br />

p 198 - AFSSE – <strong>Impacts</strong> <strong>sanitaires</strong> <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> – Etat des lieux, indicateurs <strong>bruit</strong>-santé – mai 2004

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!