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Impacts sanitaires du bruit

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transport dans l’économie de la région, de la peur des accidents, de la croyance à des effets nocifs<br />

pour la santé. Ainsi, une enquête menée en Suède pour le compte <strong>du</strong> gouvernement a permis de<br />

vérifier l’importance des représentations que se font les citoyens vis-à-vis de la source de <strong>bruit</strong>. On<br />

est en effet parvenu à diminuer fortement le nombre des plaintes des résidents proches de l’aéroport<br />

en leur communicant des informations relatives à l’histoire glorieuse de l’armée de l’air suédoise<br />

afin de les convaincre qu’elle revêtait une importance primordiale pour le pays.<br />

Bien souvent aussi la gêne vis-à-vis <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> est liée à la peur des accidents plus qu’au niveau<br />

sonore, comme en témoigne la prolifération des réclamations vis-à-vis <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> dans le cas<br />

dramatique d’un accident d’avion (par exemple, le Concorde). De même, le fait que l’on soit soi-<br />

même utilisateur ou non de ce moyen de transport (cf. une autoroute) semble influencer la gêne. Le<br />

sentiment de gêne s’accroît également si l’on estime que les auteurs de la nuisance se préoccupent<br />

peu <strong>du</strong> sort des riverains.<br />

Dans le même ordre d’idée on est généralement plus enclin à accepter les <strong>bruit</strong>s provenant de la<br />

nature (eau, vent, chants des oiseaux…) que ceux émis par des sources artificielles (voitures,<br />

machines diverses…).<br />

• L’investissement affectif<br />

On ne vit pas de la même façon l’environnement sonore selon que l’on est propriétaire ou locataire<br />

de son logement. De même les enquêtes menées dans des ateliers parfois très bruyants ont montré<br />

que souvent les personnes qui y travaillent ne se plaignent pas <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> ; celui-ci est accepté car il<br />

participe à l’investissement de l’homme avec sa machine, avec son lieu de travail, avec un métier<br />

qui représente son moyen de subsistance. Le <strong>bruit</strong> au travail renvoie à l’image <strong>du</strong> métier. Il est un<br />

élément de l’identité de chacun, de sa position sociale.<br />

• Conflits de générations<br />

Derrière les plaintes se cache aussi souvent un conflit de générations, chacun ayant de l’autre<br />

groupe une image très négative. Ainsi les personnes d’un certain âge ayant pris leur retraite<br />

réclament le plus souvent le droit au calme, au silence, qu’elles estiment avoir amplement mérité. Si<br />

pour certaines personnes âgées la rumeur de la ville, les <strong>bruit</strong>s de l’immeuble au quotidien peuvent<br />

être vécus très positivement car ils renvoient au contact avec l’autre, à la présence humaine, à un<br />

sentiment moins fort d’isolement et de solitude, pour d’autres ce n’est pas le cas et elles rejettent le<br />

plus souvent les comportements bruyants des jeunes tels que l’écoute de la musique à de très forts<br />

niveaux, les rassemblements en bande souvent au pied des immeubles, les vrombissement des deux-<br />

roues au pot d’échappement parfois trafiqué.<br />

Il est un fait que les loisirs des jeunes sont le plus souvent bruyants et cristallisent les plaintes des<br />

personne plus âgées et l’on constate que les représentations sociales des « jeunes voyous » et<br />

p 176 - AFSSE – <strong>Impacts</strong> <strong>sanitaires</strong> <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> – Etat des lieux, indicateurs <strong>bruit</strong>-santé – mai 2004

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