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Impacts sanitaires du bruit

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(Vallet M., Gagneux J.M. et al., 1983). Il est indéniable que ces réactions répétées, que l’on peut<br />

qualifier d’inutiles pour le dormeur, sollicitent de façon permanente son système cardio-vasculaire.<br />

En bor<strong>du</strong>re d’une voie rapide où le trafic nocturne est de six véhicules par minute en moyenne par<br />

exemple, on compte près de 3 000 passages de véhicules pour une nuit de huit heures. En supposant<br />

que le quart seulement de ces <strong>bruit</strong>s entraîne un effet mesurable, cela représente plusieurs centaines<br />

de réactions cardio-vasculaires dont on imagine aisément qu’elles entraînent un coût non<br />

négligeable pour un organisme sensé être au repos.<br />

II-2-1-3) Les différences interindivi<strong>du</strong>elles de la susceptibilité au <strong>bruit</strong> nocturne<br />

Parmi les facteurs indivi<strong>du</strong>els les plus fréquemment évoqués, on trouve l'âge, le sexe ou le profil<br />

psychologique des personnes exposées.<br />

En utilisant les stimulations sonores on constate l'existence d'une nette hypo-réactivité<br />

électroencéphalographique de l'enfant et les seuils d’éveil sont chez lui de 10 dB(A) plus élevés en<br />

moyenne que chez les a<strong>du</strong>ltes (Muzet A., Ehrhart J. et al., 1981). En d’autres termes, l’enfant réagit<br />

peu aux perturbations sonores une fois endormi et il se plaint rarement d’avoir mal dormi en raison<br />

<strong>du</strong> <strong>bruit</strong> ambiant. Cette sensibilité ré<strong>du</strong>ite au niveau électroencéphalographique et au niveau<br />

subjectif contraste toutefois avec une réactivité cardio-vasculaire qui est identique à celle que l’on<br />

peut observer chez l’a<strong>du</strong>lte.<br />

On peut donc en conclure que l’organisme de l’enfant endormi reste, lui aussi, sensible aux<br />

perturbations acoustiques se manifestant au cours de son sommeil, en dépit de l’absence de plainte<br />

exprimée. Après avoir pratiqué une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> ambiant de l'ordre de 10 dB(A), Eberhardt<br />

observe une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> temps mis pour s'endormir ainsi qu'une augmentation légère <strong>du</strong> sommeil<br />

paradoxal chez des enfants habitués à dormir à proximité d'une rue à fort trafic nocturne.<br />

Dans l'étude européenne récente appelée RANCH, il est suggéré que la perturbation <strong>du</strong> sommeil de<br />

l'enfant se réalise pour des niveaux d'exposition au <strong>bruit</strong> supérieurs à ceux qui perturbent le sommeil<br />

chez l'a<strong>du</strong>lte. Toutefois, rien ne permet de dire à l'heure actuelle quel est l'effet à long terme sur la<br />

santé de l'enfant exposé aux <strong>bruit</strong>s nocturnes, car dans ce domaine, beaucoup reste à faire.<br />

Les personnes âgées se plaignent fréquemment de leur environnement sonore nocturne. Leurs éveils<br />

spontanés (sans cause initiale reconnue) sont également beaucoup plus nombreux que ceux observés<br />

chez l’a<strong>du</strong>lte jeune, ce qui rend d’ailleurs les personnes âgées plus attentives aux phénomènes<br />

ambiants. En d’autres termes, elles attribuent souvent aux <strong>bruit</strong>s qu’elles entendent alors en étant<br />

éveillées la cause première de leur éveil nocturne. Cette fragmentation naturelle de leur sommeil<br />

p 162 - AFSSE – <strong>Impacts</strong> <strong>sanitaires</strong> <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> – Etat des lieux, indicateurs <strong>bruit</strong>-santé – mai 2004

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