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Impacts sanitaires du bruit

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INTRODUCTION : LE PARADOXE DE L’OPINION A L’EGARD<br />

DU BRUIT<br />

Le <strong>bruit</strong> figure parmi les nuisances majeures ressenties par les Français dans leur vie quotidienne et<br />

leur environnement de proximité. C’est ce que confirme une étude de l’Insee parue en octobre 2002<br />

et réalisée à partir de l’enquête permanente sur les conditions de vie des ménages (EPCV) (IFEN,<br />

2002b, 2002a). Dans les agglomérations de plus de 50 000 habitants le <strong>bruit</strong> est placé devant<br />

l’insécurité et la pollution quand il s’agit de hiérarchiser les problèmes les plus préoccupants de leur<br />

quartier ou de leur commune.<br />

Pourtant, le <strong>bruit</strong> ne semble pas considéré, à travers les enquêtes, comme un problème<br />

d’environnement saillant (Eurobaromètre, Credoc, IRSN). Ainsi, selon le baromètre de l’IRSN sur<br />

l’opinion sur les risques et la sécurité, si les Français sont en 2002 25% à penser que l’effet de serre<br />

est le problème d’environnement le plus préoccupant, ils ne sont qu’à peine 2% à penser la même<br />

chose à propos des nuisances sonores, loin derrière la pollution de l’air (18,5%), la destruction des<br />

forêts (14%) ou la diminution de la couche d’ozone (11,5%).<br />

L’opinion à l’égard <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> est donc paradoxale : les indivi<strong>du</strong>s attribuent une valeur importante et<br />

croissante au droit à la tranquillité sonore dans leur cadre de vie mais le <strong>bruit</strong> n’occupe qu’une place<br />

mineure en tant que problème d’environnement. Il n’éveille pas, il est vrai, les mêmes inquiétudes<br />

que les autres préoccupations environnementales : il ne con<strong>du</strong>it pas à des événements<br />

« catastrophe » non maîtrisables et ne compromet pas les éléments fondamentaux de la vie comme<br />

l’air et l’eau. La vision <strong>du</strong> monde que dessinent et proposent les médias renforce cette hiérarchie.<br />

D’une part, étant directement ressenti par les victimes, le <strong>bruit</strong> ne suscite pas la même demande<br />

d’information que les autres pollutions et, d’autre part, comme la nuisance sonore n’est pas<br />

tra<strong>du</strong>isible en image, le <strong>bruit</strong> est rarement sujet de reportage au journal télévisé. L’enquête, la place<br />

de l’environnement dans les médias réalisée par l’association des Journalistes écrivains pour la<br />

Nature et l’Ecologie (JNE) sur la période 1996-1997 est sur ce point symptomatique : le <strong>bruit</strong> ne<br />

figure pas parmi les onze thèmes environnementaux retenus car son importance statistique dans les<br />

médias est insuffisante pour donner prise à l’analyse (Vadrot C.-M. et Dejouet M., 1998).<br />

Une forte sensibilité à la gêne sonore<br />

L’enquête réalisée en septembre 2001 par l’Observatoire Interrégional de Politique pour l’IFEN<br />

permet de connaître l’opinion des Français sur la gêne liée au <strong>bruit</strong>. Les Français sont 51% à se<br />

AFSSE – <strong>Impacts</strong> <strong>sanitaires</strong> <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> – Etat des lieux, indicateurs <strong>bruit</strong>-santé – mai 2004– p 27

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