05.02.2013 Views

Impacts sanitaires du bruit

Impacts sanitaires du bruit

Impacts sanitaires du bruit

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

niveau d’éveil et d’attention des personnes exposées au <strong>bruit</strong>, ce qui pourrait expliquer qu’une tâche<br />

ennuyeuse, répétitive, puisse être améliorée dans une ambiance sonore ; en revanche si le travail<br />

requis nécessite le traitement d’informations nombreuses, c'est à dire s’il s’agit de tâches<br />

complexes, le <strong>bruit</strong> en augmentant le niveau d’attention aurait un effet négatif sur leur réalisation.<br />

On sait en effet que l’élévation <strong>du</strong> niveau de vigilance et de l’attention con<strong>du</strong>it à limiter le nombre<br />

d’informations que l’on est capable de traiter, en contraignant la personne à se focaliser sur les<br />

éléments les plus pertinents. On comprend ainsi les résultats déjà évoqués sur les doubles tâches ou<br />

sur les traitements multi sensoriels.<br />

II-3-4) Bruit et intelligibilité de la parole<br />

Le <strong>bruit</strong> a comme autre effet nocif celui de nuire à la qualité des communications orales<br />

(conversations, écoute de la télévision) car il est susceptible de provoquer un effet de masque,<br />

phénomène qui se pro<strong>du</strong>it lorsque deux sons d’intensité différente sont émis. A ce moment, le <strong>bruit</strong><br />

le plus fort peut masquer partiellement ou totalement le second. L’effet de masque est d’autant plus<br />

grand que les fréquences sont voisines et les sons graves masquent mieux les sons aigus que<br />

l’inverse. Or les <strong>bruit</strong>s extérieurs de trafic, correspondant à des sonorités graves, masquent<br />

largement la voix humaine et peuvent causer ainsi une gêne importante. Pour que l’on comprenne<br />

ce qui est dit, il faut que le <strong>bruit</strong> de fond provenant de l’intérieur d’un local (lié à une mauvaise<br />

qualité acoustique) ou de l’extérieur (dû à des sources diverses telles que les <strong>bruit</strong>s de trafics) soit<br />

au moins inférieur de 10dB (A) à celui des conversations. Or le niveau des conversations normales<br />

est de l’ordre de 55 à 60 dB (A) et ce n’est pas en élevant la voix que l’on se fait mieux<br />

comprendre. Plus on crie, plus sont méconnaissables les syllabes que nous prononçons et plus sont<br />

importantes les altérations de la parole. Le contenu informatif <strong>du</strong> message ne passe plus. Pourtant<br />

point n’est besoin d’entendre toutes les syllabes d’un phrase pour en comprendre le sens. La<br />

personne a<strong>du</strong>lte parvient aisément à reconstituer les éléments manquants. On a pu ainsi montrer<br />

qu’il était possible de comprendre un nombre considérable de phrases et leur signification sans<br />

identifier toutes les syllabes séparément.<br />

L’intelligibilité dépend également des capacités indivi<strong>du</strong>elles et de la familiarité avec le langage<br />

écouté ; ainsi l’on perçoit beaucoup mieux un mot si on le connaît ; en revanche dans des situations<br />

d’apprentissage comme c’est le cas chez les enfants qui n’ont pas acquis de familiarité avec le<br />

langage employé et le contenu de ce qui est dit, l’intelligibilité est moins bonne. En effet elle<br />

augmente avec l’âge car la langue pour les jeunes est moins redondante que pour les a<strong>du</strong>ltes dans la<br />

mesure où leur vocabulaire est plus limité et qu’ils n’ont pas acquis une maîtrise grammaticale et<br />

AFSSE – <strong>Impacts</strong> <strong>sanitaires</strong> <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> – Etat des lieux, indicateurs <strong>bruit</strong>-santé – mai 2004– p 181

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!