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Impacts sanitaires du bruit

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I-2-3-1) L’exposition au <strong>bruit</strong> dans les locaux scolaires<br />

Un consensus semble se dessiner sur le fait que les conditions de communication parlée dans les<br />

environnements d’enseignement devraient présenter un rapport signal/<strong>bruit</strong> de + 15 dB au minimum<br />

dans le cas d’étudiants normoentendants, et de + 25 dB dans tous les cas d’enfants malentendants.<br />

Dans une situation favorable, le niveau de voix masculine ou féminine s’adressant à 15 personnes<br />

dans un environnement calme (<strong>bruit</strong> de fond de 30 dB(A)) est compris entre 56 et 62 dB(A). Des<br />

mesures de <strong>bruit</strong> de fond dans 56 salles de classes ont été effectuées dans le cadre de 5 études<br />

scientifiques différentes aux États-unis. Les résultats ont montré que le niveau de <strong>bruit</strong> de fond<br />

moyen, très uniforme sur les différentes salles, avait une valeur de 45 dB, avec une variation<br />

standard de 8 dB, ce qui n’apparaît pas acceptable 19 .<br />

En Nouvelle Zélande (2001) les centres de petite enfance souffrent de niveaux de <strong>bruit</strong> alarmants,<br />

au point d’être considérés comme « toxiques ». Dans les classes « pour plus grands » les professeurs<br />

ne parviennent pas à discipliner les élèves, aussi les classes deviennent-elles de plus en plus<br />

bruyantes. Le <strong>bruit</strong> est partout dans l’environnement des locaux scolaires ; en Turquie (2000) une<br />

série de mesures effectuées à Istanbul montre des niveaux de <strong>bruit</strong> entre 53,8 et 76,6 dB(A) Leq<br />

5 min, en façade (Avsar Y. et Gonullu T., 2000).<br />

Bruit dans les cantines et restaurants scolaires<br />

Les niveaux de <strong>bruit</strong> des cantines et restaurants scolaires sont une autre source de multiexposition :<br />

à Bruxelles, dans une cantine, le niveau de <strong>bruit</strong> à 10h le matin est de 60 dB(A) Leq et passe à<br />

81,1dB(A) lors <strong>du</strong> service ; dans une seconde cantine, le niveau est de 80,6 dB(A) et de 76,6 dB(A)<br />

lors des 2 services. Dans ces locaux le TR est de 2,23 et 3,3 secondes, ce qui renforce l’impression<br />

de <strong>bruit</strong> dans ces réfectoires.<br />

En France des études menées en 1980-86 ont affiché des niveaux de 85 dB(A) Leq, et parfois de<br />

100 dB, soit l’équivalent d’une menuiserie in<strong>du</strong>strielle ou d’une imprimerie. Les médecins scolaires<br />

ont noté des retards dans l’apprentissage de la lecture et des fautes d’inattention plus fréquentes<br />

chez les élèves qui déjeunent à l’école. À Créteil, à l’issue de travaux d’insonorisation, le niveau de<br />

<strong>bruit</strong> a diminué de 13 dB(A) Leq. Le comportement des enfants s’est radicalement transformé : des<br />

conversations suivies à chaque table, des repas plus longs pendant lesquels les enfants mangent leur<br />

fromage et leur dessert ! (Gratiot-Alphandery H. et Lehman A., 1986).<br />

Ces chiffres très élevés et l’efficacité éprouvée de l’insonorisation ont con<strong>du</strong>it le Ministère de<br />

l’Environnement à monter à la fin de l’année 1992 l’opération « 1000 cantines ». Celle-ci a été<br />

19 En effet, le niveau acoustique d’une voix à 1m est de 62 dB ; à 10 m il est de 42 dB ; le <strong>bruit</strong> de fond moyen étant de<br />

45 dB, le rapport signal <strong>bruit</strong> s’établit à -3. L’intelligibilité dans ce cas est inférieure à 50%.<br />

AFSSE – <strong>Impacts</strong> <strong>sanitaires</strong> <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> – Etat des lieux, indicateurs <strong>bruit</strong>-santé – mai 2004– p 53

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