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Impacts sanitaires du bruit

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Les populations déclarent que la gêne va en diminuant face à une exposition permanente au <strong>bruit</strong><br />

(« habituation au <strong>bruit</strong> »). Pourtant, plusieurs études ont montré que, sur le plan physiologique,<br />

l’indivi<strong>du</strong> ne s’adapte pas au <strong>bruit</strong>, même après une longue période d’exposition.<br />

Cette permanence des effets peut être différente d’un indivi<strong>du</strong> à l’autre. Les études concernant<br />

l’auto-estimation de la sensibilité au <strong>bruit</strong> ont montré que la sensibilité diurne pouvait être<br />

exacerbée chez certaines personnes alors que les réponses biologiques (stress, pression artérielle,<br />

troubles digestifs, etc.) au <strong>bruit</strong> nocturne étaient identiques pour ceux qui se disent sensibles et ceux<br />

qui se disent non sensibles au <strong>bruit</strong>. Autrement dit, les personnes se déclarant très sensibles au <strong>bruit</strong><br />

ne présentent des réactions biologiques au <strong>bruit</strong> différentes des autres personnes (ne se déclarant pas<br />

particulièrement sensibles) que lorsque les mesures sont effectuées de jour, quand les personnes<br />

sont éveillées et donc conscientes.<br />

Lorsqu’elle est exprimée, la gêne doit être prise en compte car elle est souvent révélatrice d'une<br />

situation préoccupante. Des enquêtes de gêne sur de grands échantillons permettent d’apprécier la<br />

tendance générale de l’évolution de la sensibilité de la population vis-à-vis de son environnement<br />

sonore ainsi que l’importance des différences de perception d’une population ou d’une culture à<br />

l’autre. La gêne constitue cependant un indicateur sanitaire insuffisant, et les effets biologiques<br />

devront, chaque fois que cela sera possible, être évalués de façon complémentaire.<br />

Les effets biologiques <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> [II-1 et II-2] sont assez semblables d’une personne à l’autre.<br />

Pourtant, chacun exprime différemment sa gêne face au <strong>bruit</strong>. La plainte est donc essentiellement<br />

une indication sur la façon dont la personne vit sa relation avec un environnement perçu comme<br />

bruyant et non un indicateur des effets objectifs de l’impact <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> [II-3]. On peut ainsi rencontrer<br />

des personnes se plaignant de manière très importante d’une exposition pourtant objectivement<br />

jugée modérée ; et d’autres n’exprimant aucune gêne particulière à l’exposition de niveaux de <strong>bruit</strong><br />

intenses, alors même que leur organisme souffre, con<strong>du</strong>isant dans certains cas au développement<br />

d’une pathologie pour une exposition à un niveau de <strong>bruit</strong> qui n’in<strong>du</strong>it pas de gêne. La surdité<br />

progressive provoquée par une exposition prolongée au <strong>bruit</strong> est l’exemple même de ce processus.<br />

Dans certains cas où l'on peut soupçonner l’existence d’effets délétères <strong>du</strong> <strong>bruit</strong>, il n'est pas<br />

nécessaire de recueillir une déclaration de gêne pour se préoccuper de la situation. En d'autres<br />

termes, bien qu'elle soit l’effet le plus facile à mesurer, la gêne n'est pas le seul effet possible et<br />

mesurable de l'exposition au <strong>bruit</strong> ; sa prise en compte n’est pas suffisante.<br />

La gêne doit donc continuer à être prise en compte dans les politiques de santé publique comme<br />

marqueur d’un effet la santé, même si elle constitue un indicateur sanitaire insuffisant. Les effets<br />

biologiques et physiopathologiques ne peuvent être considérés comme les seuls marqueurs des<br />

effets <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> sur la santé.<br />

Définition d’un protocole unifié d’analyse des effets auditifs<br />

Pour tirer le meilleur des recherches épidémiologiques dans le domaine des effets auditifs, et en<br />

particulier d’autoriser des comparaisons, il est nécessaire de définir les conditions d’un recueil<br />

AFSSE – <strong>Impacts</strong> <strong>sanitaires</strong> <strong>du</strong> <strong>bruit</strong> – Etat des lieux, indicateurs <strong>bruit</strong>-santé – mai 2004– p 285

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