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lant de son tribunal , comme Tuniversîté avait déjà fait ,
soit en -faisant ou favorisant la soustraction , fût-ce un
empereur et un roi, il mettait tous ses états en interdit,
«t dispensait tous ses sujets du serment de fidélité. Cette
Bulle fut lue dans le conseil du roi Charles VF, auquel
assistèrent, outre les princes du sang, le parlement, le
clergé et l'université de Paris, Elle y causa une indignation
générale ; et le 21 mai 1408, il fut conclu en plein conseil
que Benoit était , non-seulement schismatique , mais héré-
tique ; qu'il ne fallait plus lui obéir ni reconnaître en lui
aucune dignité ; qu'il n'était plus pape ni même Gardiial j
que ceux qui lui adhéreraient seraient punis comme fau-
teurs de crime j que teutes les collations des bénéfices faites
par lui depuis le 5 mai seraient nulles 5 que la Bulle devait
être déchirée publiquement par le recteur de l'univer-
sité , comme injurieuse , séditieuse et criminelle de lèse-
majesté , eic. En même temps on présenta la Bulle au roi , qui
la donna au chancelier , celui-ci la remit au recteur qui mit
le canif dedans et la déchira en présence de tout le monde,.
Les porteurs de cette Bulle , Sanche Lopez , qui était Cas-
tillan , et lecuyer du pape, qui était Arragonais , furent
condamnés, le lundi 20 août 1408, à être mitres , pilorisés
et à faire amende honorable. On les conduisit à la cour
du Palais sur deux tombereaux qui servaient aux boues de
Paris : ils étaient vêtus chacun d'une tunique de toile peinte
où étaient les armes du pape renversées. On les exposa
sur un échafaud, ayant en tête des mitres de papier; quand
ils curent fait amende honorable , on les ramena dans les
prisons du Louvre , et le lendemain on les exposa de nou-
veau au parvis de Notre-Dame. Sanche Lopez fut condamné
à une prison perpétuelle , et l'cGuyer à trois ans
seulement.
Vers i5io> Louis XII eut de forts démêlés arec le pape