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ignoraîit , qui a voulu parler de ce qu'il n'entendait pas ;
il a fait comme les mauvais maçons, bâtissant sur sa tête
Il lui est échappé des impiétés par ignorance ou par malice^
comme sont celles qu'il avance touchant le mystère de la
Sainte Trinité , de l'incarnation de Jésus-Christ , de l'exé-
cution des hommes défaits par justice , k laquelle tout le
monde court. Sa Sagesse et sa Dipîniié en sont quasi toutes
pleines. Quant au maudit Lucilio Vanino , il ne fît jamais
action que de poltron ou d'enragé ; tant qu'il fut en Sj?
liberté , c'estait le plus lâche vilain que la terre porta
jamais. Il criait et déclamait contre les aihéistes , crainte
d'estre estimé libertin ; il commença même son Amphithéâtre
par ces mots : Atheismns secta pestilèntissima quotidià
latiùs et latiùs vires acquirit eundo Mais une fois que
ce méchant homme fut découvert et déféré par Francon,
il se porta à une rage désespérée, qui lui tira du cœur et
de la bouche des blasphèmes si horribles y qu'ils font cognoistre
que le bon Dieu est grandement patient. Il a com-
posé trois ouvrages ; savoir , son Amphithéâtre , dans lequel
il parle en hypocrite , sa Sagesse où il parle en cynique , et
ses Dialogues où il parle en parfait athéiste ; ce derniei:
e5t le plus pernicieux ouvrage qui soit sorti en lumière
il y a cent ans en matière d'tfthéisme. . . . . . , , Le troi^
sierae ordre qui se voit en la bibliothèque des libertins ,
sont des livres qui concernent , non^seulément la créance,
mais qui touchent aussi les moines ; ce sotjt des livres
d'une si horrible impudicité , que j'ai b.ontÇ d'eïî parler
clairement. Seulement dirai-je que ces vilains ont fait en
sorte qu'on estimera désormais comme honnêtes et passables
les Priapées , le Petronius ^ le Martial et' \es impudicités
de Beze. Par dessus ces trois ordres de livres , les libertins
ont en main le Rabelais , comme l'enchiridion du liber-
tinage. Ce vaurien ne mérite pas la peine qu'on en parle
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