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procès avec les Hbraires-impiîmeurs de cette grande col-
lection, ce n'est point à MM. Diderot et d'Alembert que
l'on est redevable de la première idée d'une Encyclopédie
française. On connaissait déjà depuis plusieurs années
VEncyclopédîe anglaise d'Epliraïm Cliambers ; et c'est un
anglais , familier avec la langue française, qui, le premier,
a voulu traduire Cliambers dans notre langue. Voici com-
ment la chose arriva. En 1743, Jean Mills , gentilhomme
anglais, entreprit cette traduction, en société avec M. Sel-
lius , natif de Dantzick , et ancien professeur à Halle. Ayant
besoin d'un imprimeur , ils s'adressèrent à Lebreton , im-
primeur-libraire à Paris. Comme ils étaient étrangers, ils
ne connaissaient pas les formalités par lesquelles il fallait
alors passer pour mettre un ouvrage sous presse. L'imprimeur
se chargea de les remplir toutes , et de solliciter en
leur nom un privilège j mais il ne le fit expédier qu'au
sien. Mills , instruit de cette supercherie , s'en plaignit
amèrement, et avec tant d'éclat, que Lebreton, dans une
reconnaissance en forme de cession , déclara qu*e le privilège
du Dictionnaire de Chambers , quoique scellé au nom d»
Lebreton , appartenait en toute propriété à Jean Mills,
Mais ce titre devint bientôt invalide par un défaut de for-
malité à laquelle il aurait dû être soumis , et dont Lebreton
ne prévint pas le tFaducteur en question. 11 y eut un arran-
gement subséquent^ par lequel Mills céda à Lebreton un©
partie de son privilège. Celui-ci proposa à son associé d'an»
Doncer l'Encyclopédie par souscription : Mills y consentit j
mais, dans cette annonce, Lebreton omit encore les for-
malités ordonnées- Le concours des souscripteurs fut con-
sidérable» Mills crut pouvoir profiter de ces secours 5 il
demanda un à-compte à Lebreton. Il n'obtint de lui qu'utt
lefus accompagné de mauvais traitemens. Cela donna lieit
à UQ procès criminsl. Lebxeton accusé fut simplemeat