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Venise qui pouvait à peine y suffire. Par hasard un fran»
ciscain découvrit que l'ouvrage était du luthérien Mélanch-
thon. Il n'en (allut pas davantage pour faire condamner
aux flammes un livre qu'on avait approuvé auparavant,
et qui ne renfermait rien d'hétérodoxe ; et, bien plus, on
.voulait faire le procès au libraire de Venise : il en fut quitte
pour brûler tous les exemplaires qui lui restaient.
MELANGES, Mélanges historiques et critiquer ,
contenant diverses pièces relatives à l'Histoire
de France. Amsterdam y 1768, 2 uoL in 12.
Cet ouvrage a été supprimé le 28 novembre 1768 , sur
le réquisitoire de M. Pierre Perrot , avocat général à I9
jcfiambre des comptes. L'auteur , dit ce réquisitoire , attri-
bue les droits du despotisme le plus rigoureux au roi do
France : il regarde l'établiiseraent de l'impôt comaie une
marque distinctive de la majesté suprême ; il ne met point
de bornes à cette ressource malheureuse : il veut qu'on puisse
lever les subsides sur les peuples , sans admettre la néces-
sité absolue de l'enregistrement dans les tribunaux. Il pro-
pose d'exclure de toute charge et de tout emploi public les
célibataires 5 il veut que les rois puissent s'emparer à leur
gré des biens de l'église ; que l'on diminue le nombre des
charges qui donnent la noblesse ; qu'on en augmente consi.
dérahleraent le prix , et que l'on supprime presque tous les
tribunaux, puisque les parlemens sont plus que sufBsans
pour administrer la justice, et remplacer les tribunaux
chargés de veiller k rétablissement des impôts, à la per-
ception et à la fidélité de leur manutention , et à leur exacte
comptabilité. Je ne connais point l'auteur de cet ouvrage,
qui , quoique sans privilège ni permission , se vendait pu-
bliquement chez Dehaosy le jeune , libraire à Paris. Il »