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à la matière quo nous traitons : on la lit dans les lettres
de Voltaire ; c'est pourquoi nous ia plaçons ici. « Le
roi de Prusse, dit Voltaire, fait imprimer ses Œin'res'y
il a été mécontent de l'édition qu'on en avait donnée ;
on lui a fait appercevoir qu'il pouvait perdre quelques
partisans en laissant subsister une tirade contre le chris-
tianisme , qui commence par lâches chrétiens, il a fait
brûler cette édition par le bourreau, à Berlin , et en a
donné une autre où il a mis paiives chiétiens , ce qui
a tout réparé , etc. » Revenons à la bibliothèque de Vol-
taire : elle était composée de 6210 volumes , dont la
plupart étaient assez médiocres, surtout dans la partie
de l'histoire. Les romans n'y étaient pas nombreux, oa
en comptait tout au plus 3o volumes. Mais quelques mé-
diocres que fussent en partie les livres de cette biblio-
thèque , ils devenaient très-précieux par les notes dont
Voltaire les avait chargés. Quand il lisait un ouvrage,
et qu'il trouvait matière à y faire une remarque , il
prenait le premier petit morceau de papier qui lui tombait
sous la main , écrivait sa remarque et la collait sur la
marge à l'endroit même qui avait exigé la remarque.
On doit regretter que ce monument curieux ne se trouve
plus en France ; sa place devrait être à la bibliothèque
impériale à Paris j mais il se trouve à celle de Saint»
Petersbourg. Catherine II en a fait l'acquisition ; madame
Denis, héritière de Voltaire, la lui a cédée, en 177B,
pour la somme de i5o.ooo livres. C'est le prix qu'y a
mis cette magnifique souveraine; elle y a joint des four-
rures de ia plus grande beauté, et une lettre très-gracieuse
que je crois pouvoir rapporter ici: elle est du i.5 octobre
1778. La suscription était ainsi conçue : « Pour madame
Denis , nièce cCun grand homme cjue ^aimais henticnup. »
Voici le corps de la lettre : « Je viens d'apprendre
,