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MOLINOS. La Conduite spirituelle, par Michel
Molinos, Prêtre espagnol.
Ce fameux ouvrage a été condamné aux flammes» aprèa
avoir fait enfermer son auteur dans les prisons de l'inqui-
sition , eu i685 II y est mort en 1696» Soixante-huit propo-
sitions , qui ont été extraites de ce livre , ont été cond^amnées,
en 1687 , comme hérétiques et scandaleuses. Ce livre, divisé
en trois parties , parut d'abord admirable. Molinos dit dans sa
préfacera La théologie mystique n'est pas une science d'ima-
gination , mais de sentiment ; ou ne l'apprend point par
J'étude, mais on la reçoit du ciel. Aussi, dans ce petit ou-
vrage , je me suis plus servi de ce que la bonté infinie de Dieu
a daigné m'inspirer , que des pensées que la lecture des livre»
aurait pu me suggérer. On sait que cet ouvrage a donné
lieu à l'espèce d'hérésie appelée cjuiétisme. Il eut , dans le
principe, beaucoup de vogue, à cause de la réputation de
Vertu qu'avait l'auteur. « Ce ne fut , dit un écrivain res-
pectable , qu'en creusant dans cette espèce d'abime oà
Molinos s'enfonce et veut entraîner son lecteur, qu'on ap-
perçut tout le danger de son système. L'homme prétendu
paifait de ce mystique , est un homme qui ne refit cliit ni
sur Dieu ni sur lui-même, qui ne désire rien , pas même
i^on salut ; qui ne craint rien , pas même l'enfer; à qui
les pensées les plus impures , comme \q^^ -bonnes œuvres ,
deviennent absolument étrangères et indifiereutes. La sou»
veraine perfection , suivant Nlolinos , consiste à s'anéantir
pour s'unir à Dieu , de façon que toutes les facultés de
l'ame^iétant absorbées par celte union , l'ame ne doit plus
se troubler de ce qui peut se passer dajis le corps. Peu
importe que la partie inférieure se livre aux plus honteux
eirës , pourvu que la supérieure reste concentrée dans la
Divinité i^ar foraison de quiétude. » Tel tst le système d©