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8i.
ouvrage , et le prince de Parme en a défendu la publication :
on n'en connaît que deux ou trois exemplaires avec le ti(ro
de Parme ^ Bodoni ^ "^11^ y ^^^ autres sont mutilés et portent
Deux-Ponts , 178s. Mais laissons raconter cette anecdote
bibliographique à M. Rcnouard , qui nous la fournit dans
son Catalogue des Libres imprimés par J.-B. Bodoni. « Cetl»
édition , dit-il , qui est rorîginale , imprimée à Parme en
1775, porte la date de Deux-Ponts, 1782; tandis que la
contrefaction de Deux-Ponts , en 16 vol. zVz-8. , porte celi»
de Parme, 1776, de l'imprimerie royale. Voici la raisoa
de cette bizarrerie.
» A peine l'édition de Parme fut-elle terminée ^ que la cou-
^'Espagne , mécontente de plusieurs passages contenant
des vérités qu'elle trouva trop hardies , fit demander au
prince de Parme la suppression de cet ouvrage. On etx
défendit aussitôt la publication ; mais deux ou trois exem-
plaires , qui heureusement étaient déjà sortis des mains do
rimprimeur, préservèrent cet excellent ouvrage de l'anéan-
tissement dont il était menacé. L'un de ces exemplaires
servit à la réimpression de Deux -Ponts, que le public,
ignorant ce qui s'était passé à Parme, prit pour 1 édition
originale.
»Enfîn^, eu 1782, on permit le débit de celte dernière , aa
moyen d'un titre portant faussement la date de Deux-Ponts ,
3782 , et de quelques mutilations pour lesquelles on fit des
cartons. Les exemplaires dans lesquels les anciennes feuilhes
sont conservées avec les cartons , sont en conséquence beau-
coup plus intéressans , et ceux auxquels tout lecteur éelairék
doit donner la préférence. » On a reproché à Condillac d'à*
voir établi dans son Traité des Sensations , dçs principe»
dont les matérialistes ont tiré de funestes conséquences.
Mais, s'il a adopté quelques opinions hasardées, il jes a
tempérées par un caractère modéré et Uii esprit sans