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chrétien , en XII lîores. Lyon , J. B. Devllle , i6g4 , ï/2-12.
Cette production originale était devenue fort rare, Lamon-
naie l'a fait réimprimer dans son Recueil de pièces choisies ^
à la Haye ( Paris) , 1714 > 2 vol, 2*72-12. Pierre de Saint-
Louis y prodigue l'esprit, le ridicule, les allusions burles-
ques , les hyperboles gigantesques et des raétaphores
bizarres. Ou en peut juger par quelques passages que
nous allons en extraire. Au premier livre , il apostroph*
ainsi les arbres de la forêt de Sainte-Baume :^
Majestueux titans, vénérables vieillards.
Suppôts silencieux de tant de babillards;
J'entends des oisillons les familles nombreuses,
De tant de rossignols les troupes amoureuses ,
Qui, par cent gazouillis à l'envx des pinsons,
Sur vos bras verdoyans déguisent leurs chansons*
Colosses éternels, hautains, fiers et supeibes.
Grands géants qui foulez l'humilité des herbes.
Qui poussez jusqu'au ciel vos panaches altiers.
• •».•.
.•*>••••.••
Volumes étendus jusqu'aux plus hauts étages
Mis au ciel pour marquer les siècles et les âges , etc*
pans le second livre il peint ainsi l'aurore:
J'admire cette filie au sortir de sa couche
Dans son déshabillé de rouge cramoisi
Ou de jaune doré que son père a choisi,
Avec sa coiffe d*or et sa jupe éclatante i
Après avoir tenu tout le monde en attente.
Je la vois donc ici monter sur l'horizon.
Pour venir délivrer la nature en prison ;
Chasser bien loin de soi l'ombre qui la devance i
Qui couve le repos et garde le silence ,
Et remettre en son jour cet excellent tableau,
Charbonné par la nuit avec son noir pinceau.