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les troubles et les révolutions qui arrivèrent dans Tempire
romain , particulièrement du temps d'Orosius , elle se remet-
lait toujours de ses pertes et recouvrait son nombre de
volumes. Elle a ainsi subsisté un giand nombre de siècles,'
ouvrant ses trésors aux savans et aux curieux jusqu'au y.®
siècle où elle, eut enfin le «téme sort que sa mère , et ou
elle fut brûlée par les Sarrazins , quand ils prirent la villô
en 642, Voici comment la chose se passa. Jean-le-Grara-
mairien , surnommé Piiiloponus , fauieux sectateur d'Aristote,
se trouvait à Alexandrie lorsqu'elle fut prise. Comme il était
dans les bonnes grâces d'Amri-ebnol-as , générai des Sar-
razins , il lui dit : Vous avez mis sous les scellés tous les
effets qui se trouvaient dans les magasins d'Alexandrie;
mais les livres vous étant inutiles , permettez-moi de dis-
poser des écrits philosophiques qui se trouvent dans la
b bliothèque. Amri lui répondit qu'il ne pouvait lui accor-
der sa demande sans en avoir prévenu Omar , calipbe
d'alors ou chef des fidèles. Il lui écrivit en conséquence;
il en reçut la réponse suivante : « Quant aux livres dont
vous m'avez parlé , si ce qu'ils contiennent s'accorde avec
Je livre de Dieu ( le Koran ) , ils sont inutiles ; le livre
de Dieu contenant tout ce qui est sufiisanl ; mais s'ils ren-
ferment quelque chose de contraire à ce livre , il faut les
supprimer ; ainsi faites>les tous brûler. » Amri les fît donc
distribuer, au lieu de bois, dans les bains d'Alexandrie,
pour les chauffer, et tout fut consumé dans six mois. Ainsi
périt , au récit d'Abulpharage ( i ) , ce trésor inappré-
(1) Gibbon, et plusieurs auteurs modernes d'après lui, pensent
que la relation d'Abulpharage n*est qu'une fiction. Mais cette opini&n
se trouve démentie par les nouvelles recherches que M. Langlès a fait
insérer à ce sujet dans le Magaùn encyclopédique , [ an j, tom,! ^ n." u „
page 3S4],