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a Voltaire cette œuvre diabolique ; maïs elle est d'un nomme
Dulaurent, moine apostat, né dans l'Artois, et qui s'est
réfugié en Hollande où il a composé plusieurs ouvrages
du même genre que celui dont nous parlons , et qui sont
tous plus dangereux les uns que les autres. Veut-on avoir
«ne idée du style et de l'orthodoxie de cet auteur effronté ,
qu'on prenne au hasard quelques définitions de ce Diction-
naire détestable. « Adam. C'est le premier homme ; Dieu
en fit un grand nigaud , qui , pour complaire à sa femme,
eut la bêtise de mordre dans une pomme que ses des--
eendans n'ont point encore pu digérer, «Quelle délicatesse
dans les expressions de cet auteur ! Mais suivons - le.
« Anes. Animaux à longues oreilles , qui sont patiens et
malins : ils sont les vrais modèles des chrétiens y qui doivent
se laisser bâter et porter la croix comme eux. Jésus monta
sur un âne ^ action par laquello il a voulu annoncer que
ses prêtres auraient le droit de monter et de bâter les chré-
tiens et les chrétiennes jusqu'à la consommation des siècles.»
îl faut un peu de courage pour rapporter de pareilles cita-
tions ; ce ne sont cependant pas les plus fortes du- livre.
J'en présente encore une ou deux, pour prouver jusqu'à
quel degré certains écrivains ont poussé la licence, u Capu-
ClN. C'est un bouc à deux pieds ebargé de crasse, d'igno-
rance et de poux, qui chante du nez dans son couvent,
«t qui se montre dans les mes pour édifier les bonnes
Femmes et faire peur aux petits enfans. Enfer. C'est lo
foyer de la cuisine qui fait bouillir en ce monde la marmite
sacerdotale : il fut fondé en faveur des prêtres ; c'est pour
qu'ils fassent bonne chère que le Père -éternel, qui est
leur premier cuisinier , met en broche ceux de ses enfans
qui n'auront point pour leurs leçons la déférence qui leur est
due. Oie. On appelle de certains contes des contes de ma
snère l'oie. Les contes que l'église nous conte , sont des contes