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Ï771 , est encore plus éloquent et plus énergique que Te»
autres plaidoyers de Linguet. Il y traite les fermiers-géné-
raux avec u» mépris singulier : il y manifeste une aninno-
site , une chaleur qui donnent la plus grande force à son
éloquence. Il débute 'ainsi : « Dans la liste nombreus-e des
attentats de toute espèce commis par les suppôts de la ferme
générale, sous le prétexte respectable des droits au prince ^
il serait diiKcile d'en trouver un plus révoltant, plus au-
dacieux, plus criminel en tout sens que la saisie du vais-
seau le Sainl-Jenn'Bnptiste. »
Voici comme il décrit les différens ordres Je la ferme,
K Dans la hiérarchie fiscale de la ferme , les fonctions
sont différentes et les rôles artislement distribués. On ne
parle pas ici des chefs qui donnent de loin le mouvement
à toute la machine, et dont l'unique occupation est de
faire couler vers leur voluptueuse résidence les contribu-
tions que des armées innombrables lèvent sans cesse à leur
profit dans toutes les parties du royaume. Il n'est question
que des subalternes , qui supportent seuls la fatigue et lo
tlanger des expéditions , et dont on a soin d'entretenir far-,
ilcur en leur abandonnant une petite portion du butin ,
quand les prises sont avantageuses^ Il y a des directeurs
qui imitent , tant qu'ils peuvent , la dignité immobile et
lucrative de leurs maîtres. Il y a des chefs de bandes qui
s'approprient les dénominations honorables de capitaines
gc'néraii.v y etc. Il y a enfin les simples milices , connues
sous le nom de gardes , de commis , à' employés ,
qui se per-
mettent trop souvent les plus frauduleuses manœuvres, sou*
prétexte d'empêcher la fraude , et des violences continuelle*
pour prévenir, disent-ils, la rébellion,
«f Mais , ce n'est pas assez d'avoir des meutes pour forcer
la proie et des piqueurs pour les gouverner , les instituteurs
ùé la régie ont poussé plus loin leur prévoyance et leur