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et voici comme on raconte la cliose : « Un ennemi de
cet écrivain philosophe affecta de mettre , sur le bureau
de Louis XVI , un des volumes do la nouvelle édition
de VHistoire philosophique^ tellement relié et arrangé »
qu'il s'ouvrait naturellement aux endroits les plus répré-
hensibles. Le roi ne manqua pas d'y tomber; il fut
effrayé des assertions de Tauteur , et sur-le-champ il
envoya chercher le garde des sceaux et lui fît des repro-
ches _de ce qu'il avait laissé pénétrer en France un
ouvrage aussi condamnableé Le roi ajouta même qu'il
savait que lui , garde des sceaux , avait souscrit pour
un exemplaire , ainsi que M, de Vergennes , et qu'il était
surpris que des gens aussi religieux voulussent avoir un
pareil livre dans leur bibliothèque. Le garde des sceaux
alla sur-le-champ chez le ministre des afFaires étrangères.
Celui-ci écrivit à Genève pour solliciter, auprès de cette
république, la proscription de l'ouvrage; on prit, en
même temps , les précautions nécessaires afin d'en arrêter
l'introduction en France, et le parlement reçut injonc-
tion de poursuivre , avec toute la sévérité possible, eÇ
le livre et l'auteur qui ^vaît eu l'audace de l'avouer
et d'y mettre son nom. Telle est, dit-on, la source de
la proscription de l'édition' de Genève dont nous rappor-
tons le titre en tête de cet article. Comme Vllisloire
-philosophique est entre les mains de tout le monde, nous
rC^xi donnerons aucun extrait; mais nous ferons connaître
les principaux griefs que l'avocat-général Séguier a déve-
loppés dans son réquisitoire du 25 mai 1781. » Il a peint
ce livre comme entremêlé de déclamations impics , de
reproches amers , de sarcasmes indécens et d'impostures
grossières sur tout ce qui est relatif à la religion chré*
tienne ; comme contenant des dissertations révoltantes
jsur les préjugés, sur l'influence de l'opiuion à l'égard