La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

106 LA« NOUVELLE ÉCONOMIE» INDUSTRIELLE
d'interférence prennent un tour de plus en plus critique.
Herbert Hoover, alors ministre du Commerce, tente
d'imposer aux propriétaires des stations le respect de disciplines
concernant la répartition des ondes, le partage
des tranches horaires, ainsi que le réglage de la puissance
de leurs émetteurs. Mais, en 1923, ses décisions sont invalidées
par la justice qui lui apprend que le gouvernement
ne dispose en la matière d'aucun pouvoir légal. En 1926,
un autre procès confirme la validité de la première décision.
Un marché libre était en train de naître
Généralement l'histoire passe directement de cet épisode
au vote de la loi de février 1927, instituant la FCC
(Federal Communications Commission), comme si elle
était le produit direct du « chaos» sur les ondes au début
des années vingt. Ce faisant on nous prive de ce qu'il y a
en réalité de plus intéressant dans l'expérience de mise en
place du système américain de réglementation des télécommunications.
Pendant que conférences et commissions se réunissent à
Washington pour imaginer des solutions législatives, les
propriétaires de stations commerciales ne restent pas
inactifs. L'absence de droits de propriété légaux définissant
clairement les conditions d'accès et d'usage des fréquences
radio représente en effet un manque à gagner.
Lorsqu'une émission est trop fréquemment brouillée ou
rendue inaudible par les interférences d'un autre émetteur,
les annonceurs se font plus rares. C'est autant
d'argent qui ne rentre pas. La solution consiste à se tourner
vers les tribunaux et à leur demander d'enjoindre à
ceux qui troublent vos émissions, soit de modifier les
conditions techniques de leurs propres émissions (changement
d'horaire, de fréquence, modification de l'antenne,
réduction de la puissance), soit tout simplement de cesser
leur activité. C'est ce que font les exploitants d'un certain
nombre de stations radiophoniques.