La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

80 LA «NOUVELLE ÉCONOMIE» INDUSTRIELLE
faut réaliser des économies, guidé par de nouvelles « évaluations
».
Dans une économie décentralisée, chacun se comporte
comme un centre autonome d'« optimisation» où ce qui
est optimisé est l'usage des ressources dont chacun a légalement
le contrôle par rapport à un système de « valeurs»
strictement personnel et non objectivable. Par l'échange,
chacun teste et confronte ses évaluations de la « valeur»
des choses avec celles des autres. Et c'est ainsi qu'émerge
un système de prix formant un « optimum concurrentiel»
où toutes les possibilités de gains à l'échange ont été épui-.
sées, mais qui ne correspond lui-même à l' « optimisation»
d'aucun système de valeurs « en particulier ».
Maintenant, mettons-nous à la place du monopole
public. Le désir de ses dirigeants, nous dit-on, est de révéler
au public les prix qui seraient ceux du marché si la
présence d'économies d'échelle incontournables n'empêchait
la concurrence. Comment vont-ils s'y prendre?
La méthode consiste à accumuler le plus grand volume
possible d'informations sur la production, les techniques
disponibles, les perspectives d'innovation, l'évolution des
marchés, leurs transformations, les élasticités de la
consommation, les usages de substitution, les prix des ressources
et des matières premières, etc. Des relations fonctionnelles
sont ensuite calculées entre données et variables
qui donnent lieu à la construction de modèles de simulation.
Et c'est l'ensemble de cette «maquette» dont il
s'agit d'optimiser le fonctionnement.
Pour cela, il faut un facteur de « valorisation» commun
et homogène qui permette de tout ramener à une même
unité de mesure monétaire et qui serve à introduire dans
les fonctions de production la prise en compte de la
«rareté économique ». La solution retenue consiste à
adopter comme « norme» de valorisation des coûts techniques
le modèle mathématique de la concurrence « pure
et parfaite », avec comme coefficients les prix du marché
dont on suppose que, même s'ils ne sont pas vraiment des
« prix d'équilibre », ils ne s'en éloignent néanmoins jamais
d'une manière vraiment significative.