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La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

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ANNEXES 387<br />

proche des réalités concrètes des choix industriels. Les tableaux<br />

input-output ont pour avantage de rendre plus conscients des<br />

réseaux extrêmement complexes d'interdépendance qui caractérisent<br />

toute structure de production. Pour Léontieff cela représente<br />

un progrès considérable.<br />

Cependant, tous ces avantages sont en réalité purement illusoires.<br />

<strong>La</strong> méthode input-output est elle-même une technique<br />

d'agrégation dont les défauts ne sont pas moindres que ceux que<br />

Léontieff reproche aux modes plus classiques d'intervention et<br />

de simulation. Les mêmes raisons qui le rendent sceptique quant<br />

à l'efficacité de l'utilisation des méthodes plus classiques de<br />

modélisation macro-économique, devraient également le laisser<br />

profondément sceptique quant aux progrès réels que sa propre<br />

technique pourrait apporter comme mstrument de planification.<br />

Quand on y regarde de près, on s'aperçoit que ce que Léontieff<br />

préconise est tout simplement l'usage d'agrégats plus désagréges,<br />

c'est tout. Mais en quoi une telle désagrégation permetelle<br />

d'obtenir une meilleure image de la réalité, plus proche de<br />

l'univers réel des décideurs? En quoi le niveau plus réduit<br />

d'agrégation donne-t-il un contenu « mformatif» plus grand que<br />

l'usage d'agrégats de niveau plus élevé? Pourquoi ne pas aller<br />

plus loin et exiger que la décomposition aille jusqu'à la particule<br />

élémentaire qu'est l'individu ou tout au moins la firme?<br />

Le problème est que Léontieff, tout en étant très critique des<br />

modes extrêmes d'agrégation en vigueur, n'a rien compris à la<br />

question que posent les procédures d'agrégation sur le plan de la<br />

philosophie de la connaissance économique.<br />

<strong>La</strong> distance ne fait rien à l'affaire ...<br />

<strong>La</strong> raison pour laquelle les mesures agrégées entraînent ipso<br />

facto une perte d'information n'a rien à voir avec le fait qu'on se<br />

situe plus ou moins près, ou plus ou moins loin du niveau où se<br />

réalisent les véritables transactions. <strong>La</strong> distance ne fait rien à<br />

l'affaire. Ce qui compte pour l'analyse économique, si l'on veut<br />

reconstruire et comprendre ce qui se passe dans une <strong>économie</strong><br />

où les décisions sont prises par des millions d'esprits individuels,<br />

ce sont tous ces détails de clTconstances, de fait, de lieu, etc., qui<br />

expliquent pourquoi telle décision est prise, mais qui précisément<br />

sont perdus dès lors qu'on fait intervenir un niveau d'analyse<br />

agrégé. Comprendre comment une <strong>économie</strong> fonctionne<br />

suppose que ce à quoi on s'intéresse ce sont les circonstances, la<br />

significatIOn et les conséquences de toutes les actions humaines<br />

individuelles qui donnent à l'ordre économique la configuration

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