La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

266 LA. NOUVELLE ÉCONOMIE. INDUSTRIELLE
tiers vient du risque financier élevé que l'industriel prend
désormais s'il ne fait pas tout ce qu'il doit faire pour maintenir
les standards de qualité et de fiabilité sur lesquels il
s'est engagé dans son contrat. Il s'agit d'une forme d'autoassurance
offerte par l'entreprise à ses clients contre ses
propres risques de malfaçon, dont les frais se retrouvent
bien entendu dans les coûts, et que le client accepte implicitement
de financer par un coût supplémentaire (dont le
montant devrait en principe être égal au supplément de
prix que l'acheteur propose au vendeur pour qu'il renonce
à le tromper).
En montrant qu'il a investi massivement dans l'accumulation
d'importants actifs immatériels liés à l'image de
l'entreprise et à son histoire, A signale à B qu'il lui en coûterait
très cher s'il lui prenait la fantaisie de chercher à le
tromper. On retrouve un mécanisme qui réduit les risques
de comportement «opportuniste» de A, et abaisse les
« coûts de transaction» de B, mais dont l'origine est liée
cette fois à la présence d'un concurrent C.
Cela dit, reste encore un problème. Le contrat que
l'imprimeur s'apprête à signer est lourd et contraignant. Si
l'on s'en tient à la lettre des clauses mentionnées, c'est lui
qui apparemment prend tous les risques. Pour qu'il signe,
encore faut-il qu'il ait l'assurance qu'une fois ainsi lié à
l'éditeur B, celui-ci n'en profitera pas par exemple pour
faire jouer indûment la clause de résiliation le jour où le
contrat, pour une raison ou une autre, ne lui plaira plus.
Comment se protéger contre un tel risque? Comment se
prémunir contre un tel « fait du prince»? Il Y a les tribunaux.
Mais apprécier le caractère abusif ou légitime d'une
résiliation de contrat est précisément le genre de circonstance
où les recours à la justice sont les plus problématiques,
surtout s'il s'agit de produits ou de services où la
qualité est un critère difficile à mesurer à partir d'éléments
objectifs. Alors que faire? Réponse: si A est un bon chef
d'entreprise, il n'acceptera de signer un tel contrat qu'avec
une firme présentant elle-même une réputation et une
image de marque irréprochables; une firme dont il sait à