La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

POURQUOI PRIVATISER LES ONDES 123
technique: déterminer, par groupes de fréquences, le
nombre et la localisation .. optimale» d'un réseau d'émetteurs
compatibles avec un système de communications
minimisant les risques d'interférences. Bien que déjà fort
complexe, la solution se déduirait d'une série d'équations
techniques dictées par la nature et les performances des
matériels en concurrence pour assurer le service désiré.
C'est ainsi que raisonnent le plus souvent les administrations
publiques chargées de la gestion du monopole. Une
fois défini le plan « optimal» d'occupation des fréquences,
il ne reste plus qu'à désigner les opérateurs: soit l'administration
du monopole elle-même (comme c'est le plus
souvent la règle dans les pays européens), soit des entreprises
privées concessionnaires (le système américain), ou
encore des formules mixtes (ce vers quoi on s'oriente de
plus en plus avec la déréglementation).
Mais, là encore, cette approche ne suffit pas. La rareté
signifie que toutes les liaisons ou communications disponibles
dans l'état actuel de la technologie sont convoitées
tant pour des utilisations différentes et concurrentes, que
par des utilisateurs eux aussi en concurrence. S'il y a
rareté, c'est que tout le monde ne peut être satisfait. Des
services pour lesquels certaines clientèles seraient prêtes à
payer un certain prix, ne seront pas produits tout simplement
parce que les canaux de communication nécessaires
sont déjà occupés à d'autres fonctions. Des entrepreneurs
ayant l'idée d'apporter une nouvelle prestation, ou une
nouvelle qualité de service, à leurs clients, ne le pourront
pas parce qu'il n'y a plus de fréquences disponibles, et
qu'augmenter le nombre des communications se ferait au
détriment de la qualité des liaisons en raison de l'aggravation
des interférences. La rareté entraîne la formation de
files d'attente.
Cependant, tous les services en concurrence pour
l'usage des liaisons techniquement possibles n'ont pas la
même valeur. Certains besoins sont plus ardemment désirés
que d'autres. La différence se mesure par le prix que
les utilisateurs sont prêts à payer. Il en résulte que la