La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

IL N'V A PAS DE MONOPOLE «NATUREL» 53
par pratiquer une politique de concessions à un grand
nombre de compagnies différentes qui, chacune dans une
région donnée, construisent des réseaux urbains correspondant
en gros aux plaques d'activité économique. Mais
l'administration qui gère le télégraphe, le Post Office,
prend rapidement conscience de la concurrence que ces
nouveaux services font aux recettes télégraphiques; et
cela d'autant que l'interdiction qui est en principe faite
aux sociétés privées de construire des lignes interurbaines,
se révèle bien vite illusoire du fait de la géographie particulière
de l'Angleterre industrielle (où les distances entre
les centres urbains sont relativement faibles).
« Le Post Office, non content de se réserver en théorie
les liaisons interurbaines, nous raconte Catherine Bertho,
se met donc à équiper lui aussi des réseaux locaux. Mais
la concurrence en\re les compagnies, et bientôt entre les
compagnies et l'Etat, donne rapidement des résultats
désastreux ... 1 » On aimerait en savoir plus sur la nature et
l'origine de ces cc résultats désastreux ». Tiennent-ils au
principe de la concurrence lui-même, ou simplement au
fait qu'on se trouve alors dans une situation de concurrence
cc déloyale» où des entreprises privées entièrement
responsables de leur financement voient leurs activités
concurrencées par des investissements publics qui sont,
eux, subventionnés par les contribuables? L'auteur ne se
pose pas la question. Imperturbablement, elle conclut:
« Comme il l'avait fait pour le télégraphe, le Post Office
est amené à nationaliser les réseaux et pour cela procède
en deux temps: d'abord, en 1899, les lignes interurbaines,
puis, en 1912, la totalité des réseaux.»
En 1980, les Télécommunications ont été séparées de la
Poste, avec la création de British Telecom, une entreprise
publique que le gouvernement de Mme Thatcher a privatisée
par la vente au public de 51 % de ses parts. Par ailleurs,
depuis 1982, une société privée, Mercury, a été
autorisée à édifier et exploiter un réseau concurrent de
lignes spécialisées à haute valeur ajoutée. Malgré tout,
dans ses grandes lignes, le monopole reste intact. Désor-