La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

APPROCHE LIBÉRALE DE L'ENVIRONNEMENT 339
d'une ressource rare, convoitée par des utilisateurs en
concurrence. Le type même de problème dont la théorie
économique montre qu'il est plus efficacement résolu par
des mécanismes décentralisés de marché que par des
procédures de répartition étatiques et politiques.
La solution consiste à exiger que tous les utilisateurs
paient pour l'usage qu'ils font de l'environnement -
même si c'est pour laisser l'environnement en son état
naturel, ce qui n'est après tout qu'une préférence comme
une autre. En matière d'assainissement et de contrôle de
la qualité des eaux, cela implique non seulement que
soient taxées les activités qui polluent (agriculture y
compris) mais que les agences de bassin associent également
à leur financement les organisations d'usagers.
C'est ce qui se passe par exemple dans le bassin de la
Ruhr où les droits de vote au conseil d'administration
sont répartis en proportion de la contribution financière
de chaque association. Une lacune toutefois: seules les
associations d'abonnés à la distribution de l'eau figurent
dans ce conseil. Il faudrait que les représentants des
associations de loisirs (pêcheurs à la ligne, sociétés de
canotage et de sports de voile, etc.), puissent les y
rejoindre. On approcherait alors du système «optimal"
où chacun se trouve contraint de payer pour le coût qu'il
impose aux autres 10.
L'objectif: recréer des marchés, c'est possible
Le mécanisme des «bulles atmosphériques", expenmenté
par certaines villes d'Amérique, montre comment,
avec un peu d'imagination, on peut aller très loin dans la
reconstitution d'authentiques marchés. Le taux moyen
des rejets dans l'atmosphère par chaque activité polluante
est gelé au niveau atteint. En contrepartie, chaque
entreprise se voit reconnu un droit de propriété sur la
part de pollution ainsi autorisée. Une entreprise qui ne
peut faire autrement que de dépasser la norme moyenne,
n'en sera pas empêchée, à la condition toutefois qu'elle