La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

84 LA «NOUVELLE ÉCONOMIE" INDUSTRIELLE
En conséquence, nous pensons que fondamentalement
le «calcul économique public» n'est qu'un discours qui
revient à prêter à la science économique des pouvoirs
qu'elle n'a pas, et à demander à la théorie économique ce
que, par définition, elle ne peut pas apporter. Sa méthodologie
reflète la confusion dans laquelle vit la pensée
économique depuis l'entre-deux-guerres.
4. Tous les marchés seraient contestables si ...
Parce qu'elle est étroitement conditionnée par le paradigme
de la concurrence pure et parfaite, l'analyse économique
traditionnelle est liée à l'idée que s'il ne reste qu'un
petit nombre d'entreprises (a fortiori une seule), cela
entraîne nécessairement des effets négatifs qu'il appartient
à la puissance publique de corriger.
Cette vision trop systématique est en train de céder le
pas à une nouvelle approche qui reconnaît que, lorsque
certaines conditions sont réunies (c'est-à-dire lorsqu'on a à
faire à des « marchés contestables»), le fait qu'il n'y ait
qu'une seule firme sur un marché n'est pas incompatible
avec le maintien de pressions concurrentielles suffisantes
pour lui imposer le respect de niveaux de " prix d'équilibre»
(excluant la présence de tout" profit de monopole
»).
Cette approche, à laquelle sont essentiellement associés
les noms des professeurs Baumol, Panzar et Willig 7,
occupe une place croissante dans les réflexions actuelles
portant sur la concurrence. Elle représente notamment la
principale justification théorique des politiques de déréglementation
(partielle) des grands secteurs de service
public: par exemple la politique américaine de dérégulation
des transports aériens, ou encore la politique, là
encore américaine en matière de télécommunications.