La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

278 LA. NOUVELLE ÉCONOMIE» INDUSTRIELLE
maintenir à jour, et de la communiquer aux membres de la
profession. Imaginons qu'un constructeur abuse de sa position
à l'encontre d'un membre de son réseau. Il lui retire sa
concession pour une raison futile, ou encore le sanctionne
pour des raisons apparemment inexistantes en lui imposant
des quotas absurdes. Ce genre d'information ne restera pas
longtemps confidentiel. La nouvelle fera vite le tour du
réseau. Chaque collègue de l'infortuné concessionnaire
craindra que ce que l'on fait à d'autres, on ne vienne un
jour le lui faire également. Il prendra des mesures pour se
protéger - ou à tout le moins réduire le risque financier.
qu'il a investi dans son adhésion au réseau. La valeur marchande
de l'adhésion à la marque va s'effondrer. Le
constructeur aura de plus en plus de mal à trouver de nouveaux
concessionnaires, et à monnayer ses franchises. Il en
retirera moins d'argent. Mais la sanction ne s'arrête pas là.
Chaque agent, plutôt que d'investir dans la marque automobile
qu'il représente, préfèrera placer ses disponibilités
ailleurs. Un processus de désinvestissement s'engage. En
ne contribuant plus comme dans le passé à l'entretien et au
renouvellement de l'image de marque du réseau dont il est
membre, chaque distributeur impose au constructeur
déloyal ou défaillant un coût économique et financier
d'autant plus élevé qu'il lui en avait coûté plus cher pour se
constituer cette marque.
Là encore, c'est le risque élevé qui résulte de l'importance
de l'image de marque en tant qu'actif immatériel qui
est la meilleure autodiscipline des grandes entreprises
modernes de construction automobile, et la meilleure
garantie de leurs distributeurs contre de possibles abus.
Cela ne signifie pas qu'il n'y aura jamais de conflits, qu'on
ne fermera pas d'établissements, que d'autres ne perdront
pas leur franchise, ou leur protection territoriale ... mais à
tout le moins ce ne sera pas sans de ,bonnes raisons.
L'asymétrie sur laquelle s'appuie l'Etat pour intervenir
dans la régulation des contrats privés n'existe plus si l'on
considère l'ensemble des implications économiques et
financières qui résultent de la structure des relations expli-