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La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

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422 LA« NOUVELLE ÉCONOMIE» INDUSTRIELLE<br />

grâce à ce genre d'arrangement, elle sera sûre de récupérer, en<br />

moyenne, la valeur de l'argent investi dans la formation et<br />

l'entretien des qualités professionnelles de son dispositif de<br />

vente.<br />

Un autre avantage est d'inciter l'" employé» à investir de luimême<br />

bien davantage dans la marque et sa promotion, que ne le<br />

ferait un " salarié ". S'il fait des efforts personnels, le « salarié»<br />

a tout intérêt à ce que cet investissement se fasse au profit de<br />

qualités «polyvalentes », susceptibles d'être avantageusement<br />

monnayées auprès d'autres employeurs, plutôt que dans des<br />

domaines spécifiques qui seraient plus utiles à la marque et à sa<br />

promotion commerciale. Du fait que la valeur de son patrimoine,<br />

et pas seulement son revenu, est liée au sort de la marque<br />

dont il distribue les produits, le " franchisé» a, lui, la motivation<br />

inverse.<br />

Cette analyse permet de mieux comprendre pourquoi, contrairement<br />

aux apparences, la « franchise» est un système d'organisation<br />

commerciale plus efficient que l'intégration hiérarchique<br />

dès lors qu'on a affaire à des produits dont la vente exige des<br />

savoir-faire particuliers. Reste cependant à se demander si les<br />

clauses de non-concurrence entre franchisés, dénoncées par les<br />

autorités de Bruxelles, sont véritablement indispensables pour la<br />

production des avantages qui, du point de vue économique, ont<br />

Justifié l'adoption du systeme, puis son usage croissant.<br />

Ce qui précède me semble plaider pour une réponse affirmative:<br />

les clauses de non-concurrence font partie intégrante de<br />

l'<strong>économie</strong> générale du système; elles sont indispensables pour<br />

que le mécanisme puisse durablement fonctionner. <strong>La</strong> raison me<br />

paraît liée au fait qu'il est essentiel, pour le bon fonctionnement<br />

du système, que le franchiseur conserve autant que se peut la<br />

maîtrise du revenu de ses franchisés.<br />

S'il est question d'interdue les clauses de non-concurrence<br />

entre franchisés, c'est parce que, dans le cadre d'un système<br />

d'exclusivité territoriale, cela confère au distributeur un « monopole"<br />

parfait sur le territoire de la concession qui lui est<br />

reconnue. Or, dans le cadre de la théorie traditionnelle de la<br />

concurrence, le monopole est l'expression du «mal» le plus<br />

complet. Protégé de tout rival, le franchisé pourrait librement<br />

fixer ses prix et réaliser des «surprofits» durablement supérieurs<br />

au taux dè rendement que justifierait la rémunération<br />

normale de ses prestations et des investissements réalisés avec<br />

son argent (ces surprofits étant totalement accaparés par le franchisé<br />

lui-même, ou partagés avec le franchiseur).<br />

Qu'une telle situation produise des profits supérieurs à un<br />

niveau normal, aucun doute. Mais il ne faut pas oublier un élé-

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