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La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

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LES GRANDES ENTREPRISES... 195<br />

culs, revendique-t-i1, montrent qu'il existe une différence<br />

entre les secteurs industriels où les huit premières firmes<br />

représentent plus de 70 % de la valeur ajoutée produite, et<br />

ceux où le taux de concentration est plus faible. Les premiers<br />

ont un taux de rendement comptable nettement<br />

plus élevé que les seconds 12. •<br />

Son étude pose un certain nombre de problèmes techniques<br />

d'interprétation. Par exemple, elle ne fait apparaître<br />

une différence importante de rentabilité entre les<br />

secteurs les plus concentrés et ceux qui le sont moins que<br />

parce que les résultats des secteurs où le taux de concentration<br />

(défini par la part des huit premières firmes) est<br />

inférieur à 20 % ont été amalgamés à ceux des secteurs<br />

intermédiaires. Par ailleurs, ses résultats, comme il le<br />

reconnaît lui-même, sont biaisés par le fait que pour calculer<br />

son taux de rendement moyen il ne prend, dans<br />

chaque secteur, que les résultats des entreprises les plus<br />

grandes. Mais il y a plus grave.<br />

Ces résultats, comme le souligne le professeur Richard<br />

Miller, sont compatibles avec deux interprétations radicalement<br />

différentes. <strong>La</strong> première est celle que soutient<br />

Bain dans ses conclusions: les taux de profit des secteurs<br />

les plus concentrés sont les plus élevés tout simplement<br />

parce que c'est dans ce type de secteur, lorsque le marché<br />

est dominé par quelques grandes entreprises, que les<br />

firmes peuvent le plus aisément imposer leurs prix et réaliser<br />

des gains de monopole. Mais on pourrait aussi bien<br />

faire le raisonnement inverse: lorsqu'une entreprise est<br />

particulièrement efficace et qu'elle réussit à réduire ses<br />

coûts au-delà de ce que savent faire ses concurrents, elle<br />

réalisera des profits élevés, mais elle aura aussi tendance<br />

à gagner des parts de marché croissantes; si elle a une<br />

capacité d'innovation suffisante pour faire constamment<br />

face à temps à la concurrence, il en résultera à la fois un<br />

taux de concentration élevé, et des profits également plus<br />

forts que la moyenne. Dans ce second cas, la corrélation<br />

entre concentration et profits n'est pas un indice de<br />

concurrence insuffisante, mais au contraire le résultat de<br />

la présence d'une entreprise «surconcurrentielle» 13.

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