La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

180 LA« NOUVELLE ÉCONOMIE» INDUSTRIELLE
l'applique à la concentration «capitaliste ». Que l'intégration de différentes
activités se fasse au sein d'un « cartel », de firmes juridiquement
autonomes ou d'entreprises à participations liées et réciproques, ne
change rien au problème décrit dès lors que cela implique que l'on
« sorte» certains marchés de la concurrence libre et active. Ce n'est plus
l'entreprise, mais l'ensemble des firmes qui composent le cartel ou qui
sont liées entre elles, qui deviennent moins efficaces en raison de
l'appauvrissement inévitable de leur système de calcul interne. Si un
groupe financier se constitue avec l'objectif non pas de rechercher les
économies d'échelle (techniques mais aussi« transactionnelles ») les plus
grandes possibles, mais de «boucler» le marché afin de les maîtriser
complètement - ce qui revient à l'internaliser, à le sortir du jeu de la
concurrence libre, même si en apparence on continue de fonctionner
dans un univers d'échanges juridiquement autonomes - un jour viendra
où, privé des signaux nécessaires pour allouer au mieux ses énormes ressources
financières, il finira par décliner, vaincu par la concurrence de
firmes ou d'autres groupes «moins intégrés ». C'est pour cette raison
que, dans une économie où l'on resp,ecte la liberté de la concurrence, et
où les pouvoirs publics se gardent d intervenir pour imposer leur conception
du jeu concurrentiel, il n'y a en vérité rien de plus éphémère que les
cartels privés. C'est la logique même de leur action qui les condamne.