La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

76 LA «NOUVELLE ÉCONOMIE» INDUSTRIELLE
vention de l'État par des monopoles publics. Le même
problème de connaissance et de savoir qui rend impossible
une planification globale de l'économie rend également
vain tout espoir d'y obtenir par la seule puissance du calcul
économique public, des prix qui « reproduiraient », à
l'incertitude près, ceux auxquels conduiraient dans leurs
domaines le fonctionnement de procédures de marché.
Lorsque les dirigeants de ces entreprises publiques
annoncent que les prix qu'ils fournissent au public sont
des prix « optimisés », c'est vrai; il n'y a pas de raison de
le mettre en doute; mais ce sont des prix « optimisés» par.
rapport aux informations, aux connaissances et aux perceptions
particulières de ceux qui ont fait le travail et pris
les décisions nécessaires pour le réaliser. Il n'y a logiquement
aucune raison, sauf le hasard le plus pur, pour que
les prix ainsi calculés correspondent à ceux auxquels on
aurait abouti avec des mécanismes de marché. Sont-ils
plus élevés? Moins élevés? L'écart est-il faible, ou au
contraire important? Tant qu'on reste dans le cadre d'une
structure de monopole public, nous n'avons tout simplement
pas le moyen de le savoir. En l'absence de marché,
nous ne disposons strictement d'aucun moyen de «deviner
» ce que seraient les prix du marché, et donc l' « optimum
JO correspondant.
Ainsi lorsqu'une entreprise comme EDF, par exemple,
prétend que grâce à ses méthodes « scientifiques JO d'optimisation,
elle donne à ses clients des signaux de prix équivalents
à ceux d'une organisation concurrentielle, elle
annonce quelque chose qu'elle ne peut pas réaliser. Ses
méthodes de prévision et de calcul ne sont pas en cause.
Nous affirmons seulement que c'est là un objectif que,
aussi désirable soit-il, elle ne peut et ne pourra par essence
jamais atteindre.
Il n'y a de « coût» que là où il y a décision
Quand vous avez entrepris de lire ce livre, vous aviez le
choix de consacrer votre heure de temps à tout autre