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La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

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256 LA. NOUVELLE ÉCONOMIE» INDUSTRIELLE<br />

faire ensuite chanter et obtenir une révision des prix prévus<br />

en menaçant d'aller s'approvisionner ailleurs, est efficacement<br />

contré. Cependant, cette clause d'exclusivité <strong>industrielle</strong><br />

fait apparaître un nouveau problème, symétrique du<br />

précédent: cette fois, c'est le fournisseur, Fisher Body, qui<br />

pourrait être tenté d'abuser de la protection qui lui est ainsi<br />

assurée, pour extorquer à son client des prix de monopole.<br />

D'où l'introduction dans le contrat d'une formule mathématique<br />

qui définit a priori comment les prix de livraison<br />

seront calculés, et qui pose également pour principe que<br />

Fisher ne pourra pas demander des prix dépassant la<br />

moyenne des prix pratiqués par les autres fabricants. Mais<br />

il s'agit de dispositions beaucoup plus difficiles à mettre en<br />

pratique, ne serait-ce que parce que sur une période de dix<br />

ans, il est bien malaisé de prévoir, dans un document écrit,<br />

tout ce qui risque d'affecter les mouvements relatifs des<br />

prix. Par exemple, personne n'avait prévu la rapidité avec<br />

laquelle la conduite intérieure allait s'imposer sur le marché<br />

au détriment des vieilles torpédos de la guerre. Résultat:<br />

General Motors découvre qu'elle ne tire aucun profit<br />

des gains d'échelle que l'industrie réalise du fait de l'allongement<br />

imprévu des séries. C'est Fisher qui, s'en tenant à<br />

la lettre des formules définies contractuellement, empoche<br />

tout. Rapidement, la relation contractuelle que General<br />

Motors entretient avec son fournisseur lui devient insupportable.<br />

Du fait de circonstances imprévisibles lors de sa<br />

signature, le contrat a échoué dans sa mission d'assurer<br />

une «coopération équitable» entre eux. Il ne reste plus<br />

qu'à en tirer les leçons. En 1924, G M prend le contrôle des<br />

actions de la Fisher Body Corporation. Deux ans plus tard,<br />

la société fusionne avec General Motors, et disparaît.<br />

Dans les années 1950, à l'occasion d'un procès retentissant<br />

intenté à Dupont, on a tenté d'accréditer l'idée que la<br />

prise de contrôle de Fisher par General Motors était une<br />

manœuvre anticoncurrentielle pour établir une position<br />

dominante sur le marché américain de la vitre automobile.<br />

<strong>La</strong> réalité était différente. <strong>La</strong> fusion s'était imposée tout<br />

simplement parce que, sur un marché jeune, en évolution

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