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La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

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PLAIDOYER POUR UN LIBRE-ÉCHANGE 289<br />

propriété agricole est aujourd'hui probablement la plus<br />

réglementée; celle où la logique de limitation de la liberté<br />

des contrats et de l'autonomie de la volonté, et leur remplacement<br />

par un droit administratif de plus en plus draconien<br />

et d'une complexité ahurissante, a été poussée le<br />

plus loin. Compte tenu du nombre d'opérations qui y sont<br />

désormais systématiquement soumises à autorisation<br />

préalable, il est difficile de prétendre que c'est un secteur<br />

où règne encore une véritable « liberté d'entreprendre ».<br />

Par ailleurs, alors que les prérogatives que la libre pratique<br />

contractuelle reconnaissait aux propriétaires se<br />

trouvent rognées, amputées, démantelées de mille<br />

manières, le renforcement sans cesse plus étendu et pratiquement<br />

sans limite de la sécurité des droits du fermier<br />

et de sa lignée, a pour effet d'y faire émerger une sorte de<br />

nouveau droit patrimonial, au profit des locataires. Tout<br />

se passe comme si, en cette seconde moitié du xx· siècle,<br />

les efforts du législateur consistaient à faire réapparaître<br />

la vieille distinction de l'Ancien Régime entre le domaine<br />

éminent (du propriétaire) et le domaine utile (de l'exploitant);<br />

ce dernier faisant l'objet d'une possession patrimoniale<br />

librement transmissible au sein du lignage familial,<br />

mais indépendante des mutations affectant le domaine<br />

éminent.<br />

<strong>La</strong> finalité de cette évolution était clairement inscrite<br />

dans le projet d'offices fonciers qui devait relever les<br />

SAFER de leur obligation de revendre leurs acquisitions<br />

foncières dans un délai de cinq ans, et les autoriser à procéder<br />

à l'installation de jeunes agriculteurs sur des terres<br />

qu'elles leur loueraient. En procédant à une expropriation<br />

progressive du patrimoine agricole privé, il s'agissait<br />

d'arriver à une situation où, puisqu'il n'y aurait plus de<br />

propriété foncière, les entreprises agricoles seraient enfin<br />

libérées de cette charge supplémentaire et soi-disant<br />

improductive que représente l'obligation, en <strong>économie</strong> de<br />

marché, de rémunérer le capital foncier. C'était notamment<br />

le projet explicitement exprimé par Edgar Pisani en<br />

1977 dans son livre L'Utopie foncière: les propriétaires de

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