La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE ... 355
simultanés, toute chose en ce monde ne peut faire l'objet
que d'une seule propriété légitime, et donc n'avoir qu'un
seul propriétaire «naturel» .
A-t-on le droit de copier le travail d'un autre?
Prenons maintenant l'homme qui a une idée, et regardons
ce qui se passe. Cette idée est par exemple le principe
d'une nouvelle machine, le plan d'une maison, la
page d'un futur livre, l'intuition d'un principe physique, le
projet d'un nouvel édifice ... Cette idée est naturellement
sienne tant qu'elle siège dans son cerveau. Le problème
apparaît lorsqu'elle va sortir du cerveau pour se concrétiser
matériellement en une formulation écrite (un plan,
une lettre, des notes ... ) ou la fabrication d'une maquette
ou d'un premier échantillon.
Si je couche mon idée sur un feuillet, j'en suis incontestablement
propriétaire (pour autant que j'ai légitimement
acquis au préalable le papier sur lequel j'inscris mes pensées).
Si quelqu'un vient me le dérober au cours de la
nuit, et en révèle le contenu dans la presse du lendemain,
il y a viol et vol de ce qui est ma propriété, et je suis moralement
en droit de lui en demander réparation.
Imaginons que je confie cette idée à un ami en lui
demandant de ne la révéler à personne. Il y a de sa part
un engagement à la conserver de manière confidentielle.
S'il la révèle à quelqu'un d'autre, qui s'en empare pour en
assurer la réalisation avant que moi-même n'ait eu le
temps de le faire, il y a faute de sa part. Il est légitime de
parler de « vol» d'une idée qui est mienne et qui se trouve
illégitimement «appropriée» par quelqu'un d'autre.
Je vais sur la plage et j'y bâtis le château de sable de
mes rêves. Un gosse entreprend de le copier. Ai-je le droit
de m'y opposer? Puis-je lui reprocher de me « voler» mon
idée? La réponse est clairement non (à moins que nous ne
participions tous les deux à un concours dont la règle est
que chaque concurrent doit faire œuvre «originale»).
Pourquoi ne puis-je pas m'y opposer? Parce que si je