La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

LE MYTHE DE LA «CONCENTRATION» 177
relations hiérarchiques où prédomine la logique de la planification
(1'« entreprise»). C'est la présence inévitable de
« coûts d'information» et de « coûts de transaction» qui
explique que la logique de l'échange marchand s'arrête
aux frontières de l'entreprise, avec des mouvements allant
par moments dans le sens d'une concentration croissante
et à d'autres dans le sens d'une plus grande décentralisation
des procédures de choix et d'action. Ce faisant, la
grande différence entre le capitalisme libéral et le Iibéralsocialisme
est que, dans le premier cas, la dimension de
l'univers planifié se trouve nécessairement autolimitée par
des processus internes, indépendants de tout choix et de
toute intention humaine, alors que, dans le second cas, il
n'y a pas de limites - sauf la bonne volonté, ou la résistapce
des contribuables (sous informés) - aux efforts que
l'Etat peut déployer pour subventionner l'extension indéfinie
de l'ère planifiée en soutenant ou en protégeant les
firmes qui savent le mieux mettre l'appareil étatique à
leur service, tout en se mettant elles aussi au service des
stratégies des hommes politiques IS. Ce n'est pas dans le
secteur privé, ni dans la libre entreprise qu'il faut trouver
une logique de « concentration çroissante ». Mais bien au
contraire dans le secteur de l'Etat et de ses agents. On
retrouve ce que nous montre de la manière la plus évidente
la simple observation des faits.
Notes
1. Un exemple, le manuel de Droit économique du professeur Gérard
F ARJAT, Thémis Droit, 2" édition 1982, p. 148 : • Le développement de la
concentration internationale et de la concentration conglomérale est
révélateur du caractère inéluctable du processus dans les pays à économie
privée.» (Souligné par l'auteur.)
2. Deux excellents exemples de cette technique: 1'9uvrage du parti
communiste sur Le capitalisme monopoliste d'Ëtat, Editions sociales,
1971; mais aussi le livre de Jean-Marie CHEVALIER (Hachette Littérature,
1980). On se contente de rappeler toutes les grandes opérations de
concentration de l'histoire récente, de décrire le réseau complexe des
relations financières qui caractérise l'industrie moderne, d'affirmer: