La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

120 LA« NOUVELLE ÉCONOMIE» INDUSTRIELLE
les utilisateurs (lorsqu'il s'agit de télécommunications
commerciales), ou les auditeurs (dans le cas de la radiophonie
et de la télévision), il ne suffit pas de jouer sur la
puissance, il faut également que l'écart entre la fréquence
mise en œuvre et les fréquences utilisées par les autres
stations émettant dans la même zone géographique avec
des puissances voisines, soit suffisant pour que les probabilités
de chevauchement soient réduites au minimum.
Les origines de la rareté
L'intervention de l'État dans les télécommunications
est souvent présentée comme la conséquence de ce que le
spectre hertzien serait une «ressource rare» dont il
conviendrait de contrôler soigneusement l'usage.
Qu'il y ait « rareté» est incontestable. Mais il faut se
garder d'imaginer derrière ce terme un phénomène physique
analogue à l'épuisement d'une ressource naturelle à
caractère non renouvelable, comme le pétrole ou le charbon.
Ce qui est en cause est d'une nature radicalement
différente. Il s'agit d'un problème de compatibilité, où
l'effet de rareté est une conséquence des phénomènes
d'interférence propres aux émissions radioélectriques.
Pour comprendre comment les phénomènes d'interférence
donnent naissance à une « rareté », le mieux est de
prendre un exemple.
Imaginons un réseau d'appareils récepteurs localisés
dans un rayon de 1 00 km autour d'une station Tl émettant
sur une fréquence T' 1. Pour autant qu'ils soient tous
branchés à l'écoute de la même fréquence, les signaux
modulés émis par Tl se trouvent reproduits dans les
amplificateurs des postes R. Admettons maintenant qu'un
autre émetteur T2 utilise la même fréquence avec son
propre système de modulation. Il est inévitable que la présence
des émissions T2 affecte la capacité des récepteurs
R à reproduire, et donc à décoder le signal T' 1.
L'intensité des interférences dépend du rapport existant
au lieu de réception entre la puissance du signal Tl