La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

APPROCHE LIBÉRALE DE L'ENVIRONNEMENT 325
parfaite et de l'absence de « coûts de transaction » -, une
société organisée selon ce principe serait non seulement
la plus efficace qu'une organisation humaine puisse être,
mais il n'y aurait plus lieu de parler de problèmes d'environnement,
tout étant appropriable et approprié, et tout
dommage externe causé aux droits d'autrui se trouvant
nécessairement compensé. Les ressources - y compris les
ressources naturelles - y feraient l'objet d'une gestion
« optimale» par l'intermédiaire de marchés où s'exprimeraient
librement les préférences de chacun. La gestion et
l'allocation optimales des risques y seraient réalisées par
le fonctionnement de marchés d'assurances.
Externalités, biens publics: des concepts sans valeur
La justification classique de l'appel à l'État est qu'il y
aurait des biens qui, par nature, ne pourraient faire
l'objet d'appropriations personnelles (biens publics).
On sait aujourd'hui que ce concept a un pouvoir explicatif
plus limité qu'on le croit. L'appropriation est souvent
une question d'imagination juridique combinée à
une utilisation adéquate des possibilités de la technologie
(par exemple, la privatisation des ondes). La plupart des
biens classés dans la catégorie des « biens collectifs» n'y
figurent que parce que, dès l'origine, certaines dispositions
législatives ou réglementaires ont empêché l'ouverture
d'un processus de privatisation de leur appropriation
(cas des « monopoles naturels », exemple du téléphone et
des télécommunications).
Depuis quelques années, les économistes ont beaucoup
progressé dans la découverte des moyens utilisés par les
agents pour régler contractuellement leurs problèmes
d'indivisibilité et d'internalisation sans avoir rien à
demander à personne (théorie des « clubs », techniques
de « pré-contracting », organisation de cartels privés ... ).
Autre prétexte usuel: l'argument des externalités.
Lorsque la satisfaction de quelqu'un est affectée par
l'action de quelqu'un d'autre, nous dit-on, le marché