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La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

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194 LA« NOUVELLE ÉCONOMIE» INDUSTRIELLE<br />

existe une corrélation entre les industries qui pratiquent<br />

ce genre de politique de prix et la présence de structures<br />

oligopolistiques (ce n'est que dans les années 1960 que ce<br />

test sera entrepris, avec des résultats plutôt négatifs), on<br />

considère qu'il s'agit là d'une preuve suffisante des théories<br />

que défend Means. Il est définitivement admis, sans<br />

plus de procès, que l'<strong>économie</strong> capitaliste moderne est<br />

dominée par de grandes entreprises en mesure de soustraire<br />

leur gestion aux contraintes du marché et de la loi<br />

de l'offre et de la demande. Parce qu'elles bénéficient<br />

d'une «position dominante» (notion <strong>nouvelle</strong> introduite<br />

alors dans la sémantique économique), les grandes entreprises<br />

sont dans une position qui leur permet de planifier<br />

leurs politiques de prix en fonction d'objectifs à long<br />

terme de croissance et de puissance, sans trop tenir<br />

compte des contraintes immédiates du contexte de la<br />

demande qui, lui, pèse beaucoup plus lourdement sur les<br />

firmes moins puissantes.<br />

Une théorie fruit d'un aveuglement antiscientifique<br />

Les chercheurs de l'après-guerre orientent leurs investigations<br />

vers un autre problème: si vraiment les grandes<br />

entreprises en position d'oligopole se comportent comme<br />

le monopole décrit par la théorie classique, elles vont<br />

vendre plus cher, et faire plus de profits que n'en feraient<br />

des entreprises en concurrence sur un marché atomisé.<br />

D'où la recherche d'une liaison entre concentration et rentabilité.<br />

Si la corrélation est positive, ce sera une autre<br />

preuve du caractère justifié de la théorie.<br />

C'est ainsi qu'en 1951 Joe S. Bain compare les taux de<br />

concentration sectoriels calculés en 1939 par le National<br />

Resources Committee et qui se rapportent à l'année 1935,<br />

avec les statistiques de rentabilité publiées par la Stock<br />

Exchange Commission pour les années 1936-1940. Son<br />

échantillon porte sur quarante-deux industries pour lesquelles<br />

il existe sans ambiguïté un marché « national» (à<br />

la dimension du continent américain). Résultat: ces cal-

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