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La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

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182 LA« NOUVELLE ÉCONOMIE» INDUSTRIELLE<br />

faible, il est plus facile pour eux de s'entendre sur les prix<br />

et de recourir à des pratiques d'action concertée. Ensuite,<br />

parce que de telles situations d'oligopoles, comme l'a formulé<br />

un jour un document émanant d'une commission<br />

d'enquête du Sénat américain, «tendent à produire des<br />

résultats économiques équivalents à ceux d'une entente,<br />

même lorsqu'il n'y a pas de collusion explicite entre les<br />

producteurs 1 ».<br />

Dans son livre L'Échiquier industriel, le professeur<br />

Jean-Marie Chevalier résume ainsi le cœur de cette doctrine:<br />

« <strong>La</strong> structure d'un marché donné peut être évaluée, en première<br />

approximation, par la part du marché détenue par les<br />

quatre premiers producteurs. Si cette part est peu élevée, on est<br />

en droit de penser que la concurrence va jouer entre les différents<br />

producteurs et que le prix sera établi assez normalement<br />

par le jeu du marché. Si, au contraire, la part des quatre premiers<br />

producteurs est élevée, on peut penser qu'il y a risque<br />

d'entente et que le prix du marché sera établi en dehors des<br />

forces concurrentielles ... Lorsque deux ou trois sociétés se partagent<br />

un marché, on peut en effet penser qu'elles n'ont nullement<br />

intérêt à ce que se développe entre elles une vive concurrence<br />

par les prix. Mieux vaut une entente i même imparfaite,<br />

qu'une véritable concurrence par les prix ."<br />

Jean-Marie Chevalier, reprenant des critères établis<br />

pour le compte de la Commission des Communautés européennes,<br />

en conclut que lorsque les quatre premiers producteurs<br />

assurent au moins 80 % des ventes sur un marché,<br />

«il y a danger grave et probable» d'atteinte à la<br />

concurrence. Lorsque la part des quatre premiers se situe<br />

entre 60 et 80 %, le danger est seulement « sérieux et possible<br />

». Entre 40 et 60 %, on n'a plus qu'une « situation à<br />

suivre ». Enfin, au-dessous de 40 %, on admet qu'il y a<br />

peu de craintes à nourrir quant au fonctionnement de la<br />

concurrence 3.<br />

Bien qu'elle soit solidement ancrée dans les esprits, on<br />

oublie souvent que cette théorie de la concurrence n'a<br />

véritablement acquis droit de cité chez les économistes

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